Le quartier est sans doute le plus chic de Paris. Dans la rue du Faubourg Saint-Honoré, les berlines glissent au pas des stilettos de la jeunesse dorée, quand elle ne se presse pas chez Colette pour un shopping de haute volée. C'est ici que l'on peut sentir les parfums les plus raffinés, les plus chers aussi, et pénétrer dans des nuages de Chanel N°5 : quoi de plus logique donc que d'installer dans cette même rue un Grand Musée du Parfum, aussi luxueux qu'élégant.
Se déployant dans les quatre étages d'un hôtel particulier refait à neuf et dans l'immense jardin qui l'accompagne, le Grand Musée du Parfum propose un parcours sensoriel puissant à travers le sens de l'invisible, qui répondra à vos questions les plus diverses. Soyez prêts à en prendre plein le nez ! La scénographie du lieu a été pensée en accord avec les dernières technologies et invite à une véritable immersion dans le parfum et les odeurs. Le parcours suit d'ailleurs trois étapes : "Histoires de parfums", "Immersion sensorielle" et "L'art du parfumeur".
Les Histoires de Parfums, au sous-sol, revient sur la chronologie des parfums, qui débute dès l'Antiquité avec l'utilisation de plantes à parfums dans la Vallée du Nil, leurs utilisations (sacrées, thérapeutiques puis aphrodisiaques) et aborde la montée de Grasse et Paris dans l'art de la parfumerie.
Notre visite olfactive dans une salle plutôt sombre, il suffit de poser son nez sur des bols pour sentir le Kyphi, "le parfum deux fois bon", un mélange (entre-autres) de myrrhe et d'oliban dont raffolent les hommes dans leur rituels sacrés ; voici donc l'histoire de la parfumerie qui se dévoile à nous, avec ses utilisations sacrées, mais aussi thérapeutiques, dont des livres sur l'usage des huiles essentielles fait l'écho. Une plongée dans l'histoire forte, rendue peut-être froide par le lieu choisi pour l'abriter.
Si l'histoire des utilisations des plantes est essentielle à vos yeux, les explications et la place que le musée en fait va vous sembler un peu légers, car le musée fait l'éloge du parfum dans l'art de de la séduction ! Si bien que dès la première partie, nous voilà plongés dans l'histoire olfactive de couples légendaires : on peut alors humer grâce à une proposition de l'historienne Elisabeth de Feydeau ce qu'aurait pu être le parfum qu'utilisait Cléopâtre pour Marc-Antoine, celui de la Reine de Saba pour le Roi Salomon jusqu'à celui de Casanova pour Marie-Antoinette, une proposition de l'historienne Elisabeth de Feydeau jusqu'aux parfums moderne réalisés pour Louise Brooks.
Des histoires de parfums qui nous amènent à Paris, dans le Paris des parfumeurs de talent avec la reconstitution de cabinets de parfumeurs dans les passages parisiens. Chanel, Paul Poiret, Maurice Babani, Les Parfums de Rosine, les grands nez sont alors représentés avec leurs parfums iconiques, ce qui font perdre la tête dès l'Exposition Universelle (1900), des chemins dans le Paris d'antan qui nous invite vers un escalier de flacons.
C'est avec cet escalier de flacons que débute alors l'immersion sensorielle, une immersion qui nous entraine dans un Jardin des Senteurs, un laboratoire et des jeux olfactifs. En haut de l'escalier, au deuxième étage, un monde lumineux, frais, qui nous invite à découvrir la science derrière le parfum. Un mur végétal questionne la transformation des plantes (et autres objets) en molécules olfactives, des odeurs qui peuvent alors être interprétées par le cerveau.
Après des tests sur notre mémoire olfactive, on passe dans un Jardin de Senteur, une salle remplie de corolles à sentir, une après l'autre, pour en découvrir les senteurs. Familières ou inhabituelles, les odeurs ont bien leur spécificités et cette expérience nous initie au souvenir olfactif.
La 3e partie, et pas la moindre, est consacrée à l'Art du Parfumeur, ces nez qui ont engrangé la connaissance des milliers d'odeurs et s'affairent au quotidien à les associer, les mélanger pour les transformer en élixir; leur art est applaudi grâce à un laboratoire et un élégant couloir de senteurs.
Comme une évidence, la rose est mise à l'honneur dans un boudoir. Source d'inspiration pour tous les parfumeurs, cette plante est aussi difficile à capturer qu'étonnante au nez, avec ses 400 molécules odorantes; tout comme le parfumeur Edmond Roudnitska parlait de "qualia de rose", "l'idée d'une rose", le Grand Musée du Parfum donne à sentir 5 interprétation de la rose, 5 fantasmes de roses par les grands parfumeurs.
Puis, dans une salle qui invite à la danse, les parfumeurs nous invitent à nous perdre autour des 25 senteurs les plus communément utilisées dans la réalisation de nos parfums. En plus de pouvoir humer les boules de senteurs, des parfumeurs nous content l'histoire de l'odeur et ses secrets dans des contenants élégants.
Cette délicieuse aventure nous entraine dans une salle dérobée, la laboratoire et son orgue à parfums, une salle secrète qui réinterprête en son et lumière le ballet des parfumeurs lors de la création de leur joyau !
Mettre en valeur un patrimoine français quasiment immatériel, faire sentir aux spectateurs toute l'importance de leur odorat et faire découvrir les secrets de créations des parfums les plus célèbres. Telles sont les missions de ce tout nouveau musée. Après une visite très agréable, le musée nous propose de redécouvrir en odeur tous les parfums iconiques du marché actuel, dans une boutique-librairie qui nous laisse rêveurs...
Informations pratiques :
Le Grand musée du Parfum
Ouverture le 22 décembre 2016
Lieu : 73, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris 8ème
Horaires : 10h30-19h du mardi au dimanche, nocturne à 22h le vendredi
Tarifs : 14,5€, 9,5€ tarif réduit, forfait famille à 33€
Bon plan : tentez de remporter vos invitations pour 2 pour l'ouverture
Jeu-concours jusqu'au 11 décembre
Attention, notre dernier passage remonte à plus de 4 ans, le cadre et l’expérience ont pu évoluer.
Lieu
Le Grand Musée du Parfum
73 Rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris 8
Accès
Métro Miromesnil
Tarifs
tarif réduit : 9,5€
tarif plein : 14,5€
forfait famille : 33€
Plus d'informations
Horaires : 10h30-19h du mardi au dimanche, nocturne à 22h le vendredi