L'histoire de l'art de rue commence avec l'histoire de l'art, qui a elle-même débuté le jour où les hommes se sont levés de leur couchette pour dessiner sur les murs. Des milliers d'années plus tard, c'est à New York que l'on a découvert l'art sauvage du graffiti à travers des noms écrits à la va-vite sur les murs du métro. Cette forme a évolué, est longtemps restée cantonnée aux trains, gares et quartiers populaires, avant de recouvrir des murs entiers de villes branchées, et de finalement s'inviter sur les cimaises des musées.
Cette année, de nombreux événements peuplent l'agenda street art de la région parisienne :
Le tout premier musée parisien consacré au street art ouvrira ses portes cet automne, plus précisément le soir de la Nuit Blanche, le 1er octobre 2016. Nommé Art 42, ce nouvel espace d'exposition s'installe entre les murs de l'école de Xavier Niel, l'école 42, située dans le 17ème arrondissement.
Xavier Niel n'a pas fini de dominer le monde : après avoir conquis l'industrie des télécommunications avec Free et avoir fondé sa propre école d'informatique à Paris (avant d'en ouvrir une autre aux États-Unis), le patron le plus célèbre de France s'attaque à un sujet tout autre, le street art. Il s'associe pour cela au collectionneur Nicolas Laugero Lasserre, figure française importante dans la diffusion et la muséification de l'art de rue, qui installe sa collection entre les murs de l'école 42.
L'expo Banksy à Paris, c'est du 1er au 11 septembre 2016 ! Cette folle exposition qui attend les parisiens, on la doit au collectionneur Béru, qui suit Banksy depuis plus de 10 ans, réunissant illustrations sur vinyles, stickers, cartes postales, dessins... Autour de Banksy, une rencontre de rue, c'est à ne pas rater à la Réserve Malakoff.
Si Banksy captive le monde depuis plus de 10 ans, on ne sait toujours pas qui il est. Cachant son identité, le street artist est autant un mystère qu'un mythe, grâce à ses graffiti apposés aux murs des quatre coins du monde : l'artiste attire l'attention sur la guerre, la pauvreté et la solitude avec des motifs engagés.
La Cité de la Mode ouvre ses Docks à huit artistes de rue : à partir du 8 septembre 2016, venez découvrir leurs fresques fraîchement réalisées sur un mur de 120 mètres de long, autour du thème de l'eau.
À deux pas du célèbre pas du célèbre MUR XIII et de l'ancienne Tour 13, la Cité de la Mode se laisse enfin envahir par le street art, si cher au 13ème arrondissement, en offrant ses Docks au grand projet nommé Wall on Fire. Quelques mois à peine après les inondations parisiennes, le Wall on Fire se tourne vers le thème de l'eau qui, si elle est redescendue à son niveau normal, reste toute proche.
Le MUR XIII est l'un des lieux artistiques les plus emblématiques du 13ème arrondissement, réputé pour son intérêt pour le street art : à deux pas de la BNF, les artistes se succèdent pour s'approprier le grand panneau du MUR. Cette fois-ci, c'est Esmo qui donne le ton : il peindra en direct le vendredi 26 août 2016, de 17 heures à 21 heures, la future fresque du MUR XIII. Sa fresque sera visible durant plusieurs semaines.
Esmo, donc. Artiste français amateur de la peinture à la bombe, il manie des couleurs acidulées et décline des motifs urbains, toujours avec l'ambition recouvrir de grand pans de murs. De grandes lettres ultra-souples et des figures abstraites, quasi-organiques, s'inscrivent avec une beauté toute contemporaine sur le béton des grandes villes.
Le Château de Vincennes accueille pour la toute première fois une exposition d'art contemporain : l'artiste ZEVS y présente son projet de street art Noir Éclair du 16 septembre 2016 au 29 janvier 2017. Un immanquable de l'agenda artistique !
ZEVS est français, célèbre depuis les années 90 pour ses performances monumentales où il joue avec l'espace urbain, invente des ombres aux réverbères, fait dégouliner les logos des grandes marques de luxe, ou encore prend en otage l'égérie d'une marque de café (moment très drôle où il a surjoué le coup de l'enlèvement en envoyant un doigt découpé de l'affiche au PDG de Lavazza, en lui réclamant 500 000 euros... Dont il a ensuite fait croire au public qu'il avait les avait obtenus, et a présenté son projet au Palais de Tokyo un 1er avril).
Le centre commercial Bercy 2 accueille pendant 3 mois des œuvres sur-mesure de street art réalisées par le duo Superpose. Concours et ateliers sont organisés pour inviter chacun d'entre nous à faire vivre ces peintures.
Jérôme Desert et Jérôme Maillet, les deux membres du collectif franco-belge Superpose, s'installent du 3 au 10 septembre à Bercy 2 et recouvrent de leurs créations pas moins de 50 mètres de linéaires. Rendez-vous le 10 septembre à 16h si vous souhaitez finaliser leurs œuvres avec eux (atelier gratuit sur inscription).
