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· Publié le 24 février 2009 à 14h46
Avec l’invention de la photographie, en 1839, notre compréhension de l’héritage culturel de l’Italie change radicalement. L’exposition " Voir l’Italie et mourir " retrace l’évolution de notre conception du paysage, de l’architecture, de l’art et de la population de l’Italie, jusqu’alors transmise par les beaux-arts traditionnels, c’est-à-dire la peinture, le dessin, l’imprimerie et la sculpture.
Prologue
Esquisses peintes et tableaux de Pierre-Henri de Valenciennes, Camille Corot, Thomas Jones et Léon Cogniet évoquent la découverte du paysage italien par toute une génération de peintres de la première moitié du XIXe siècle.
L’École romaine de photographie / Le cercle du Caffé Greco
Fondée à Rome vers 1850, la « scuola romana » réunit des peintres tels Giacomo Caneva, Frédéric Flacheron et Eugène Constant qui fréquentent le Caffé Greco. Tous pratiquent la photographie comme une autre forme d’art et sont reconnus aujourd’hui comme des grands maîtres de la photographie primitive.
Le « Grand Tour »
A partir de 1860, le tourisme connaît un essor extraordinaire en Italie. Les guides de voyage, tels que les guides Baedeker et Murray, mentionnent dans leurs carnets d'adresses les principaux ateliers et comptoirs de ventes des photographes. Ce chapitre propose une visite de la péninsule à travers une sélection de photographies, des images de sites et monuments emblématiques et de tableaux évoquant les thèmes chers aux touristes désireux de rapporter chez eux des témoignages des expériences accumulées à l’étranger.
Le Risorgimento
Le réveil d’une nation, le développement politique et la croissance d’un état sont les thèmes de ce chapitre rassemblant des images des diverses phases du Risorgimento, période au cours de laquelle se met en place, avec l'émergence de mouvements révolutionnaires dès 1848 et au prix de trois guerres dites « d'indépendance », l'unification de l'Italie qui s'achève en 1870.
L'œil de l'archéologue
Cette section comprend des vues des fouilles de Rome et de la Campanie, issues de la collection du chercheur anglais John Henry Parker qui fut à l’origine d’une campagne de prises de vues dans les années 1860 et 1870. Elle comporte également des images d’excavations de Pompéi, et des moulages des corps des habitants surpris par l’éruption du Vésuve.
Le peuple italien et les modèles pour artistes
Dans l’Italie du XIXe siècle, la plupart des voyageurs évitaient de se mêler à la population locale. D’un côté, ils admiraient ces héritiers de l’Antiquité, ces " enfants de la nature " dont la vie était encore préservée de la civilisation ; de l’autre, ils éprouvaient de la condescendance pour ceux qu’il considéraient comme des paysans frustres et imprévisibles. Cette ambivalence se reflète dans de nombreux récits de voyage. Les photographies exposées dans cette section révèlent les nombreux stéréotypes liés à l'image du peuple italien : pifferari, porteurs d'eau, écrivains publics et autres mangeurs de pâtes.
Le rêve pictorialiste
Au tournant du siècle, le pictorialisme, mouvement d’ampleur internationale, entendait promouvoir la photographie comme une forme d’expression artistique à l’égal de la peinture. Pour les représentants les plus remarquables du mouvement que sont Hugo Henneberg, Heinrich Kühn et Alvin Langdon Coburn, Venise et Rome furent des passages obligés, et leur vision symboliste de l’Italie peut se mesurer aux tableaux d'Arnold Böcklin et de Hans Thoma.
Niveau 0, grand espace d'exposition