S'il est un monument symbolisant la ville de Paris, c'est bien la tour Eiffel. Construite par Gustave Eiffel pour l'Exposition Universelle de 1889, comme onze ans plus tard pour la même occasion les bâtiments du Grand et du Petit Palais, la « dame de fer » s'élève du haut de ses 324 mètres en plein cœur de Paris et symbolise à elle seule et à travers le monde entier, la France et sa capitale. Visitée le jour, la tour Eiffel est aussi un monument conçu pour resplendir la nuit. Si ses premières lumières datent de 1889, depuis 1997, elle s'orne régulièrement d'illuminations spéciales célébrant à sa manière différents événements comme le passage à l'An 2000, le Nouvel An chinois, la journée de l'Europe ou encore la Coupe du Monde de Rugby, accueillie à Paris en 2007.
Depuis le 21 juin 2001, la tour Eiffel scintille pendant dix minutes au début de chaque heure, de la tombée de la nuit jusqu'à 1 h du matin en hiver, 2h du matin en été, et est ainsi devenue l'horloge lumineuse des noctambules parisiens. Invité à réaliser un projet en relation avec un monument de Paris, Bertrand Lavier a naturellement pensé à notre first lady et a émis le souhait de pouvoir bousculer un peu les habitudes des parisiens en modifiant les apparitions de ces scintillements nocturnes.
Durant les 11 premiers jours de l'exposition
La Force de l'Art 02, la tour Eiffel, au moyen d'un programme conçu pour l'occasion, scintillera aléatoirement. Une expérience inhabituelle qui modifiera le regard des visiteurs accoutumés aux horaires fixes des scintillements et comme l'on attend le passage d'une étoile filante dans le ciel nocturne, nous demandera de faire appel à notre patience pour jouir d'un plaisir magique.
Bertrand Lavier
Souhaitant « pervertir les catégories académiques », Bertrand Lavier s'approprie les produits de la consommation pour tester la notion d'œuvre d'art. Sculptures de « readymades », voiture Picasso repeinte en bleu Klein, statues d'art premier fondues en bronze, mais aussi tableaux de Stella transformés en néons, toile abstraite de Rothko en image mouvante, l'artiste, par ces courts-circuits, réinvente la lecture de l'histoire des formes et des matières.
Protéiforme, l'œuvre de Bertrand Lavier séduit par l'incongruité de ses hybridations aussi surréalistes que « la rencontre fortuite d'une machine à coudre et d'un parapluie ».
Bertrand Lavier est né en 1949 à Châtillon-sur-Seine. Il vit et travaille à Paris et à Aignay-le-Duc.
Visuel : © SETE – Bertrand MICHAU