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· Publié le 10 janvier 2020 à 15h08
Au Centre Pompidou, Christian Boltanski, Jean Kalman et Franck Krawczyk présentent "Fosse" du 10 au 12 janvier 2020, un opéra présenté dans le parking du Musée...
Jusqu'au 16 mars 2020, le Centre Pompidou offre à l'artiste Christian Boltanski une rétrospective présentant quelques cinquante œuvres représentatives de son parcours. Dans le cadre de cette exposition, l'artiste a collaboré avec le compositeur Franck Krawczyk et le créateur de lumières Jean Kalman pour créer Fosse, un opéra présenté dans le parking du Centre Pompidou, un moment à part, aussi terrifiant que sublime.
Quand on pénètre sur les lieux, les artistes sont là, déjà. On met du temps à tous les voir, un violoncelle par-ci, un piano par là. Visiblement, l'œuvre à déjà commencé, difficile de savoir à quel moment on se trouve exactement. C'est bien l'idée, d'ailleurs, des trois artistes : le spectacle n’a ni début ni fin et on peut entrer et sortir à n’importe quel moment.
Ainsi, il faut se balader, déambuler, dans cet espace brumeux qui n'est pas sans évoquer l'errance des âmes dans les Enfers. Dans votre déambulation, vous croiserez peut-être le chemin d'une soprano qui entrera aussi rapidement qu'elle en sortira dans l'œuvre. Un chœur se fait entendre, où se trouve-t-il exactement ? Une foule se créé quelque part, entoure un musicien qui se trouve là, et se défait soudainement. La chanteuse ne chante plus, elle retourne à la foule d'inconnus. Une violoncelliste (Sonia Wieder Atherton, par exemple, rien que ça), entre en jeu et puis, plus rien. Son moment reviendra.
Partout, les lumières de Jean Kalman offrent une atmosphère cinématographique à l'ensemble, pénètrent dans les voitures aux phares allumées où sont assis des personnages sans visage, sans identité. Le spectateur est partie prenante de l'installation. Déambuler, c'est jouer, quelque part.
