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· Publié le 30 septembre 2009 à 13h02
Figure historique et héros de légende, le roi Arthur ne cesse de faire rêver. L’exposition, centrée sur l’époque médiévale, interroge l’histoire du personnage et du mythe, et met en scène le monde merveilleux d’Arthur. Près de cent cinquante pièces - des manuscrits médiévaux enluminés aux films des Monthy Python - parmi les plus belles œuvres inspirées des aventures arthuriennes invitent à un voyage au cœur de la légende, où le réel se mêle à l’imaginaire.
« L’univers du roi Arthur, avec ses chevaliers, ses exploits, ses conquêtes amoureuses est familier à chacun d’entre nous. Forte de la richesse de ses collections, la Bibliothèque entre dans la légende grâce à une exposition que nous avons voulue à la fois érudite et accessible à tous », indique Bruno Racine, président de la BnF.
L’exposition évoque dans un premier temps l’histoire des textes. Si rien ne permet d’affirmer qu’Arthur a réellement existé, son nom était connu dès le VIIe siècle de certaines légendes celtiques. Trois siècles plus tard, il passait pour avoir arrêté la conquête de la Grande-Bretagne par les Saxons. Au XIIe siècle, Geoffroy de Monmouth présente Arthur comme un grand roi justicier. Il crée ainsi la trame « historique » sur laquelle se tisse la littérature arthurienne. Premier écrivain français à faire du royaume d’Arthur le cadre de ses aventures, Chrétien de Troyes et à sa suite les auteurs des grands cycles en prose du XIIIe siècle assurent la fortune littéraire de ce qui devient une légende.
Les grands thèmes arthuriens et les personnages font dans un second temps l’objet d’un éclairage particulier. De la découverte de l’amour courtois à la poursuite de l’énigmatique Graal, le visiteur croisera le chemin d’Arthur, Merlin, Tristan et Iseult... Il partira « en quête d’aventure » en compagnie des Chevaliers de la Table ronde, ces chevaliers errants solitaires à la recherche de la renommée, parfois d’une épouse, souvent d’une terre. On rencontrera au détour d’une cimaise la Fée Morgane ou La Dame du Lac, et tant d’autres créatures merveilleuses qui peuplent la légende.
Les aventures arthuriennes appartiennent aujourd’hui à notre imaginaire collectif. Dans l’Europe médiévale, les textes en vers sont d’abord transmis par les trouvères qui vont de château en château. Puis, avec l’arrivée des romans en prose, de magnifiques manuscrits enluminés cohabitent avec une production plus courante, qui rend la littérature arthurienne accessible au-delà de la haute noblesse. Les tournois, miroirs, coffrets d’ivoire popularisent les thèmes d’inspiration arthurienne.
A la Renaissance, l’imprimerie donne une seconde vie aux romans de la Table ronde. Puis les vieilles éditions en caractères gothiques deviennent progressivement une sorte de refuge nostalgique, concurrencé par de nouvelles formes de romans d’aventure, et Arthur sombre dans l’oubli, sauf en Angleterre.
L’exposition évoque enfin la redécouverte et la réinvention de la légende, depuis le XIXe siècle, par des arts aussi différents que la littérature, la peinture, l’opéra, le cinéma ou le jeu vidéo...