Le Musée Guimet propose une Carte blanche à Duy Anh Nhan Duc

Le Musée Guimet accueille l'artiste franco-vietnamien Duy Anh Nhan Duc pour une Carte blanche du 10 novembre 2021 au 7 février 2022. Une exposition inédite autour du végétal, et en particulier des pistils de pissenlits, sur lesquels les enfants s'amusent à souffler dessus pour les faire s'envoler.

Le pistil de pissenlits comme support artistique... Voilà ce que propose l'artiste franco-vietnamien Duy Anh Nhan Duc à l'occasion d'une Carte blanche consacrée à son travail au Musée Guimet du 10 novembre 2021 au 7 février 2022. Une exposition inédite de ce plasticien du végétal, mettant en centre de son œuvre cette partie du pissenlit, véritable madeleine de Proust sur lesquels les enfants s'amusent à souffler pour les faire s'envoler. Des parties du pissenlit qui composent la matrice de ses œuvres, que Duy Anh Nhan Duc met en scène pour proposer sa vision poétique de l'art.

Au total, trois "Moments" sont proposés aux visiteurs, mettant en scène ces pistils de pissenlits : le premier, Face au Mur, propose un mur de filins sur lequel l'artiste a disposé avec beaucoup de minutie de nombreux pistils, tel un quadrillage. Un "mur" qui se dresse face aux visiteurs, témoin "d'une destruction sans précédent de la vie sur Terre", et des maillons composant ces filins constituant "un voile d'aliénation redoutable entre le monde et nous". Le pistil, disposé sur ce mur, lui, propose une véritable échappatoire, "une percée émancipatrice [...] offrant la perspective de forces créatrices au sein même su système d'aliénation".

Concernant le deuxième moment, Le Parloir des Souhaits, celui-ci vous invite à découvrir une œuvre mouvante, à laquelle vous participez. Dans ce parloir, "directement sorti d’un rêve d’enfance", les curieux sont ainsi invités à "raviver les pensées magiques ayant déserté le monde rationnel et productif qui discipline notre quotidien". En tournant une manivelle, vous propulsez ainsi les pistils de pissenlits dans les airs, au sein d’une cage de bois et de verre, véritables "mobiles qui guideront nos pas".

Quant au troisième et dernier moment, intitulé Les Racines du Ciel, celui-ci vous propose une installation au sol, une plantation plus précisément : une graine poussant au sein d'une calebasse disposée sur une étendue de terre sèche. Une graine qui incarne ici "la puissance pure, cette inventivité radicale, cette autocréation permanente qui caractérisent la vie et que tant d’efforts industrieux ont tenté de brimer, de domestiquer, d’assagir – toujours en vain", où la vie jaillit "de la vie qui s’assèche, encore indéterminée, porteuse de mille formes possibles, de mille mondes alternatifs". Celle-ci adoptera, au fil de son évolution, "la structure la plus finement ajustée aux circonstances, aux voisinages, aux potentialités de l’air et du sol".