Le street art s’installe au Musée de la Chasse et de la nature à Paris pendant cinq mois. Du 12 avril au 11 septembre 2022, l’exposition collective "Incursions sauvages" dévoile les œuvres inédites de sept street artistes, spécialisés dans l'univers bestiaire. Réalisées dans les différentes salles du musée, ces œuvres sont à retrouver dans la salle d'exposition du musée, mais aussi l’antichambre, le cabinet du loup, l’escalier de service, la salle du cerf, la salle du sanglier, la salle de la forêt, sans oublier à l’extérieur du musée, et dans la cour d’honneur. Pour éblouir les visiteurs, ces sept street artistes ont fait appel à toute l'étendue de leurs talents et leurs techniques artistiques pour créer des œuvres bestiales aussi impressionnantes que belles et qui poussent à la réflexion. Car, métaphore de l’art urbain qualifié de sauvage à l’origine, cette installation vise aussi à nous interroger sur notre cohabitation avec un monde animal de plus en plus présent dans les villes.
La visite débute dès l'extérieur du musée avec une peinture à l’acrylique réalisée par Scarf. Visible sur la façade de la rue des Quatre-Fils, on y découvre un écureuil invitant un chat à se joindre à l’événement. Direction ensuite l’entrée du musée de la Chasse et de la Nature, où une biche en trompe-l’œil, signée là aussi Scarf, semble entrer par effraction dans le musée. Juste derrière, dans la cour d’honneur, on aperçoit l’impressionnant faucon crécerelle de Bordalo II, perché au premier étage. Avec ce rapace réalisé en matériaux de récupération et composé de plastique qu’il a ingurgité, Bordalo II envoie un message fort appelant à préserver notre belle planète.
On poursuit la visite en découvrant le nouveau visage temporaire de la salle des expositions. Ici, place à une cavalcade sauvage, avec d’un côté la horde d’animaux peints à l'acrylique par WAR !. Les plus attentifs remarqueront une phrase inscrite dans cette immense fresque : « Nous ne faisons que passer ». De l'autre côté, on découvre l’épervier de Jussi TwoSeven qui s’apprête à attraper sa proie. Entre les deux, un banc invite les visiteurs à se poser et se laisser porter par l’installation sonore en ambisonie signée Sébastien Jouan. Cette œuvre sonore immersive fait écho aux deux fresques réalisées sur les murs de la salle d’exposition du musée et recrée un monde sonore évoquant un déluge des temps modernes.
Pour découvrir la suite, direction le premier étage où l’on retrouve le bestiaire de Nadège Dauverge : putois, renard, marcassins ou encore blaireaux, collés sur les murs du musée. Belle surprise aussi en découvrant le sanglier des villes où la rue s’invite littéralement dans le musée, créant par la même occasion un décalage visuel très fort. On adore aussi la fable du Corbeau et du Renard de La Fontaine, revisitée ici avec un corbeau tenant en son bec un morceau de sandwich.
Énorme coup de cœur pour l’œuvre de Ruben Carrasco à admirer dans l’antichambre. Pour l’expo « Incursions sauvages », le street artiste mexicain a choisi de mettre en avant le renard, considéré par certains comme nuisible. Ici, il tient dans sa gueule un lapin rose, s'apparentant à une peluche. À côté, on reconnaîtra une fontaine Wallace, l’un des symboles de Paris. Car les renards sont de plus en plus nombreux à s’aventurer dans la capitale, comme par exemple au cimetière du Père-Lachaise.
Enfin, au second et dernier étage, on découvre la fresque d’Andrea Ravo Mattoni. L’artiste italien a voulu mettre à l'honneur des centaures, et rendre ainsi hommage à la célèbre peinture du flamand Pierre Paul Rubens, "Les amours des Centaures". Ici, ils sont retranscrits de façon remarquable à la bombe aérosol.
Notez que ces œuvres sont réalisées in situ sur les murs du musée et disparaîtront ou seront démontées à l’issue de l’exposition. Alors, un conseil, ne traînez pour aller les admirer et plonger dans un monde bestial aussi attractif que beau !
Sachez aussi que le Musée de la chasse et de la nature propose un programme inédit autour de cette exposition avec notamment une performance de street art, à ne pas manquer le 14 mai prochain, à l’occasion de la Nuit des Musées, ou encore la projection du film « Faites le mur » de Banksy, à voir le 20 avril.
Parce que l'installation "Incursions sauvages" se veut collective, elle est organisée en diptyque avec l’exposition "Plongées en eaux troubles" à voir au Centre d’art urbain, Fluctuart. Ici, on s’interroge sur l’intrusion de l’homme dans l’écosystème de la Seine, bouleversant à son tour ses occupants. Silure, anguille ou brochet... les artistes rivalisent d’imagination et dévoilent avec brio la faune aquatique du fleuve, mais aussi les avatars mythologiques ou leurs mutations biologiques !
Que ce soit au Musée de la Chasse et de la Nature ou bien au Centre d’art urbain Fluctuart, les street artistes mettent la faune à l’honneur ce printemps en proposant d'incroyables œuvres réalisées selon différentes techniques (spray, peinture, pochoir, collage ou installation).
Artistes présentés au Musée de la Chasse et de la Nature :
Dates et Horaires
Du 12 avril 2022 au 11 septembre 2022
Lieu
Musée de la chasse et de la Nature
60, rue des Archives
75003 Paris 3
Accès
M°Arts et Métiers
Site officiel
www.chassenature.org