Willy ronis, une poétique de l'engagement

Par Caroline de Sortiraparis · Publié le 27 mai 2010 à 16h53
Du 16 avril au 22 août 2010, la Monnaie de Paris vous propose de découvrir près de 150 clichés de Willy Ronis. Décédé le 11 septembre 2009, cet artiste imaginait lui-même une grande exposition dans la capitale pour célébrer son centenaire. Le Jeu de Paume et la Monnaie de Paris ont donc souhaité satisfaire ses dernières volontés mais aussi et surtout rendre hommage à l'un des derniers grands photographes humanistes de notre époque.
Dans un lieu magnifique et historique, l'univers et la personnalité de Willy Ronis se dévoilent peu à peu au fil des salles traversées, allant même jusqu'à la sphère privée de l'artiste.

Construite en cinq grands axes, l'exposition nous plonge tout d'abord dans la rue. De Paris à Marseille en passant par d'autres villes françaises, Willy Ronis photographie les passants et leurs habitudes. Mais nous découvrons surtout dans cette première salle, la passion de l'artiste pour la capitale. Nous retrouvons alors les décors de Ménilmontant, des Halles, du marché des Puces, de Montparnasse ou encore de Montreuil dans les années 1950, nous laissant une certaine nostalgie d'un Paris oublié.

Plus loin, nous entrons dans le monde du travail. Willy Ronis était connu pour ses convictions politiques communistes. Il a donc couvert des manifestations, saisi différents mouvements de grève dans des usines, comme celles de Citroën-Javel. Mais l'artiste nous immerge également dans d'autres lieux de fabrication de coton, de tissus où le progrès de la condition ouvrière a un sens particulièrement fort.



Certaines photographies sont accompagnées d'un commentaire. Willy Ronis était réputé pour ses innombrables anecdotes sur le moindre cliché, le moindre lieu, joignant le récit à l'image. Ainsi, sur une photo mettant en scène le retour de prisonniers, l'artiste nous explique qu'à l'origine, il s'agit d'une commande de la SNCF. L'entreprise souhaitait montrer l'effort des Chemins de fer pour le rapatriement des prisonniers.

En continuant dans ce parcours photographique, nous découvrons les très nombreux voyages de Willy Ronis. De Londres à New York, en passant par des villes de l'Europe de l'Est - Prague ou bien Moscou - son séjour de près de 5 semaines en RDA constitue le reportage le plus important et déterminant dans sa carrière. Il contribuait notamment à propager une image socialiste de la RDA en France.

Enfin, la dernière pièce nous laisse entrevoir une partie de la vie privée du photographe. D'un autoportrait de l'artiste aux photos de ses proches, de son chat ou encore de ses amis tels que Picasso, Jacques Prévert, Robert Capa ou encore Jean Paul Sartre, Willy Ronis nous convie à sa propre biographie.

Extraits de la donation faite par Willy Ronis à l'Etat Français
en 1983, ces 150 clichés, célèbres et inédits, nous prouvent le talent incontestable de ce
grand photographe humaniste, qui n'a jamais cessé de photographier, où qu'il soit, avec toujours cette incroyable poésie de
l'engagement.


Visuels : Photo Willy Ronis © Ministère de la culture et de la communication & Stéphane Kovalsky / dist. Agence Rapho

Willy Ronis, une poétique de l'engagement, du 16 avril au 22 août 2010, à la Monnaie De Paris

Horaire d'ouverture :
Du mardi au dimanche : 11h-19h
Jeudi (noctures) : 11h-21h
Fermé les lundis et le 1er mai

Tarifs :
TP : 7euros
TR : 5euros


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