Mike Kelley : grande rétrospective consacrée à l'artiste américain à la Bourse de Commerce

L’œuvre inclassable de Mike Kelley s’expose à la Bourse de Commerce à Paris du 13 octobre 2023 au 19 février 2024. Pendant quatre mois, venez découvrir l'univers singulier et subversif de cet artiste plasticien américain à travers l'exposition « Ghost and Spirit ».

Connaissez-vous Mike Kelley ? Peu connu en France, Mike Kelley était un artiste plasticien, issu de la scène punk ouest-américaine. Retrouvé mort chez lui, à Los Angeles en 2012, à l’âge de 57 ans, il laisse derrière lui une œuvre inclassable, très appréciée des amoureux d’art contemporain, mêlant underground et culture populaire.

Misant sur un style coloré et pop, quoique déroutant, Mike Kelley aimait créer des univers complexes, amenant à un questionnement complet quant à notre culture. Aussi, sa création, à la fois singulière et subversive, a véritablement marqué l’art conceptuel des années 1980 à 2000. À travers le dessin, la vidéo, la sculpture, la photographie ou encore la peinture et l'écriture, Mike Kelley était connu pour aborder des thématiques sociales et individuelles, comme l’enfance, l’éducation, la sexualité ou encore la mémoire. Un artiste qui avait été mis à l’honneur au Centre Pompidou en 2013.

10 ans plus tard, un autre lieu culturel parisien propose une rétrospective consacrée à ce grand artiste américain. Cet automne et cet hiver, la Bourse de Commerce dévoile l’exposition « Ghost and Spirit ». A découvrir plus exactement du 13 octobre 2023 au 19 février 2024, cette rétrospective propose un nouveau regard sur l'œuvre majeure de l'artiste. Les visiteurs peuvent notamment y admirer les plus importantes pièces de Mike Kelley, dont certaines appartiennent à la Collection Pinault.

L'une des pièces maîtresses est sans conteste celle consacrée à "Kandor", la ville mythique d’où vient Superman sur la planète Krypton. En s’appuyant sur la vingtaine d’occurrences où la fameuse cité est représentée dans la bande dessinée, Mike Kelley a réalisé de nombreuses œuvres, dont un incroyable ensemble de 21 villes de résine colorée et leurs cloches de verre. Une œuvre impressionnante entamée en 1999 et exposée en exclusivité dans la rotonde de la Bourse de Commerce, sous un dôme, dans lequel sont également projetées des vidéos sur les murs.

La suite de cette grande rétrospective consacrée à Mike Kelley, la première depuis son décès en 2012, se situe au second étage du musée parisien. C’est ici que nous attendent de nombreuses autres œuvres, dévoilant l’impressionnant parcours de l'artiste provocateur et décomplexé ; artiste complet qui n’a cessé d’évoluer au fil des années, traitant de multiples thèmes comme la religion, la famille, l’identité sexuelle, l’animalité...

La première salle « Monkey Island » (« L’île aux singes ») expose les premières œuvres de Mike Kelley basées sur la performance. Ici, il développe jusqu’à l’absurde l’idée de géométrie souterraine.

Autre ambiance dans la salle « The Poltergeist » (« L’esprit frappeur ») dans laquelle l’artiste américain se passionne pour l’exploration de l’occulte et de l’informe. On le découvre notamment dans une vidéo datant de 1983, grimé en « Banana man ». Des sculptures et diverses œuvres et archives liées aux performances de ses débuts sont également exposées dans cette salle.

On pénètre ensuite dans la salle « Half a man » (« À demi-masculin »). Il s’agit d’un ensemble d’œuvres de Mike Kelley réalisé à la fin des années 80 et au milieu des 90, mettant en jeu les questions du genre au sein du contexte familial. Pour ce faire, l’artiste utilise des peluches de seconde main mises en scène parfois avec des enregistrements sonores. D’ordinaire réconfortantes, plusieurs de ces peluches affichent ici un côté angoissant.

Dans la salle « Memory Ware » (« La matière mémorielle »), Mike Kelley tente de se remémorer l’ensemble des lieux où il a reçu une éducation et où il a étudié. On y découvre notamment au centre de la pièce la grande installation « Double Contour with side Bars » (2000) créée à partir de rebuts de l’atelier.

Enfin, la dernière salle de cette rétrospective consacrée à Mike Kelley, « Day is Done » (« La journée est finie »), la Bourse de Commerce met en avant les installations sonores et visuelles créées par l’artiste, à mi-chemin entre comédie musicale et œuvre d’art totale.

À côté de cette grande rétrospective consacrée à Mike Kelley, la Bourse de Commerce expose également le travail de trois autres artistes, de générations différentes, mais qui s’appuient elles aussi sur les contre-cultures, à savoir Lee Lozano (1930-1999), Mira Schor (née en 1950) et Ser Serpas (née en 1995).