Le Musée du Quai Branly présente cet été, à travers 170 œuvres majeures et 80 documents, une importante exposition consacrée aux traditions artistiques d’Afrique Centrale, à savoir le Gabon, la République populaire du Congo et la République démocratique du Congo.
Véritable voyage initiatique menant le visiteur des forêts du Nord aux savanes du Sud, l’exposition démontre les liens existant entre les œuvres produites dans les régions bordant le majestueux fleuve Congo, par diverses populations de langues bantoues.
Derrière la variété des masques et sculptures fang, hemba, kwélé ou kota, l’exposition met en lumière les œuvres majeures de l’Afrique Centrale, dans leur conception, leurs structures et les liens artistiques qui les rapprochent.
Les trois thèmes de l’exposition, fondamentaux communs à ces peuples iconophiles, sont complémentaires:
- les masques et statues ayant le « visage en forme de cœur », et qui assurent l’unité et l’identité des groupes respectifs ;
- l’importance de l’ancêtre fondateur et des membres éminents de son lignage ;
- la représentation de la femme dans les royaumes de la savane, équilibrant l’autorité des hommes, liée au mystère de la régénération de la terre, de l’agriculture, de la vie humaine.
L’Afrique centrale est habitée par de nombreux groupes humains ayant chacun son identité propre. Malgré leurs différences, leurs oppositions même, ceux-ci s’exprimaient dans des langues communes, usaient d’institutions semblables, engageaient leur vision du monde dans des rituels initiatiques et thérapeutiques, des danses et des incantations adressées aux esprits de la nature et à leurs ancêtres.