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· Publié le 13 juillet 2010 à 18h57
La Galerie Guillaume expose pour la première fois le peintre et graveur James Guitet et rend hommage à ce peintre important, discret, aujourd'hui âgé de 85 ans, et dont la dernière exposition à Paris remonte à 2002. Guillaume Sébastien présente rue de Penthièvre une sélection de peintures des années 1965 à 1980, années où Guitet quitte la matière pour des œuvres beaucoup plus légères où dialoguent surfaces lisses et reliefs rugueux.
Né à Nantes en 1925, James
Guitet rencontre en 1943 le critique Michel Ragon avec lequel il noue une solide et durable
amitié. Animé par la recherche patiente d'un absolu, d'une pureté formelle
et spirituelle, James Guitet a mené son œuvre d'une abstraction naturaliste où
subsistait le souvenir des paysages de Loire vers une approche plus
minimaliste. James Guitet appartient à la
deuxième vague de l'abstraction lyrique et a exposé à ce titre à la Galerie
Arnaud dès 1955, avant Martin Barré, originaire comme lui de Nantes. Il est
aussi graveur et a obtenu le Prix David Bright pour les arts graphiques lors de
la Biennale de Venise en 1962. Il a également pratiqué la recherche
architecturale et la tapisserie. Il a attaché beaucoup d'importance à
l'enseignement qu'il a pratiqué longtemps.
Pierre Cabanne écrivait en 1977 à propos de l'œuvre de Guitet: «
Il
y a dans ses toiles une qualité de silence, une densité, un poids de
sève et de
peau qui contrastent avec le tumulte, la hâte ou le choc de tant
d'autres
artistes de sa génération chez qui
le geste n'a d'autre signification que l'éphémère, concrétisation d'une
vaine
révolte ; chez Guitet, la recherche de l'équilibre dans le tableau
est la
condition et l'aboutissement du sien propre ; il ne court pas
après le temps ; il en fixe et motive
le cours à travers les étapes d'une œuvre et d'une pensée dont l'accord
n'a
cessé d'être de plus en plus intime ».
En 2000, Michel Ragon renchérissait : « Cet artiste discret, en dehors du tumulte des modes, a toujours aspiré au silence. Peut-on parler de silence à propos de la peinture ? Evidemment puisque, on le sait, certaines peintures crient et que d'autres, même, braillent. L'œuvre de Guitet est aux antipodes de cet art pathologique. »
Les œuvres de James Guitet figurent dans de nombreuses collections publiques notamment en France au Musée des Beaux-Arts de Nantes, au Musée National d'Art moderne, au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, au Musée Cantini de Marseille, au Musée des Augustins de Toulouse.
James Guitet a été proche de nombreux écrivains, poètes, philosophes, critiques qui ont écrit sur son travail parmi lesquels, outre son ami Michel Ragon et Pierre Cabanne, Michel Butor, Georges Boudaille...