Baignade en Seine, toute une histoire : l'exposition du Musée des Égouts de Paris

Autrefois possible, la baignade dans la Seine a été interdite en 1923, pour des raisons de santé. Mais 102 ans après, les Parisiens pourraient bien y remettre les pieds ! Une histoire qu'explore le Musée des Egouts, jusqu'au 31 décembre 2024 !

Se baigner dans la Seine, voilà bien une chose que les Parisiens d'aujourd'hui n'ont jamais connu, puisqu'y faire trempette a été interdit il y a près de 100 ans, en 1923 ! Mais depuis de nombreuses années, c'est une volonté de la mairie que de pouvoir y retourner, et après des Jeux Olympiques où les athlètes ont pu s'y jeter, la baignade devrait de nouveau être autorisée en 2025 ! Une longue histoire pleine de rebondissements, que le Musée des Egouts de Paris retrace pour vous, jusqu'au 31 décembre 2024.

L'exposition revient sur trois siècles de fréquentations et de questions autour du fleuve, allant de la réglementation du droit à la baignade aux pratiques sociales, en passant par les actions des pouvoirs publics pour y replonger un jour. Comment assainir l'eau de la Seine, la rendre assez qualitative pour que l'on puisse s'y baigner ? Quoi de mieux que les égouts et ses eaux usées pour répondre à ces interrogations, à travers de nombreux objets et dispositifs, dont des tenues de bains de l'Ancien Régime !

Très à la mode au 17e siècle, la baignade dans la Seine est apparue le long du quai de Sully, mais il était d'usage d'y aller nu ! Une pratique qui disparaît vite, avec l'apparition de piscines flottantes sur le fleuve jusqu'au 19e siècle. En 1923, un arrêté préfectoral interdit la baignade sous peine d’amende, "en raison des dangers causés par la navigation fluviale et la pollution". 60 ans plus tard, en 1988, Jacques Chirac fait la promesse de pouvoir s'y baigner "dans cinq ans".

Evidemment, cela n'aura pas lieu mais l'un de ses successeurs, Anne Hidalgo n'en démord pas. Finalement, elle s'y baigne en 2024, pour les Jeux Olympiques de Paris, où les athlètes ont pu concourir dans la Seine, après une série de contrecoups. L'objectif maintenant, la rendre accessible au grand public sur trois sites à l'été 2025 : les bras Marie et de Grenelle, et le quai de Bercy. Un combat de longue haleine loin d'être terminé, qui a coûté près d'1,4 milliard d'euros !