Vlaminck, la fulgurance du fauve

Seine verte et bleue, maison rouge, tronc d’arbre violet…Ici c’est bien de la couleur qu’il s’agit de traiter. Le Musée du Luxembourg propose cette exposition monographique autour d’un des artistes du Fauvisme. Autodidacte venu à la peinture au détour d’une rencontre avec Derain et Apollinaire, Vlaminck se retrouve exposé au côté de Derain et Matisse au salon d’Automne en 1905. C’est là, que le critique Louis Vauxelle traita de « fauves » ces toiles aux couleurs éclatantes.

Energique et anarchique, Vlaminck trouve dans les à plats de couleur et l’expressivité des formes, une liberté qui lui convient parfaitement. On s’interroge sur le dernier tableau de l’exposition, daté de 1915. Resté sur les bords de la Seine, son œil n’a pas connu l’éclat de la lumière du sud à laquelle Picasso et Matisse s’étaient confrontés et inspirés. Sa peinture s’est peu renouvelée et plutôt ternie au fil des ans. En se tournant vers les touches de Cézanne et Van Gogh, il a perdu la spontanéité et l’éclat de ses premières toiles.

Finalement Vlaminck n’a été retenu et cité dans l’histoire de l’art, que pour ses tableaux qui osaient la couleur pure. Le peintre a connu une carrière fulgurante, lui-même regrettant de ne pas réussir à dépasser la maturité de sa palette fauve. C’est donc cette période éclatante que le Musée du Luxembourg a choisi de mettre en valeur. De magnifiques toiles et des céramiques composent cette exposition qui a le mérite de nous faire découvrir un artiste moins connu du public. Ce qui nous change des habituelles rétrospectives thématiques sur les talentueux Matisse et Picasso.

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