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· Publié le 11 février 2012 à 16h09
Si vous ne le saviez pas, l'Institut du Monde Arabe accueille une exposition consacrée à la Révolution en Tunisie du 17 Janvier au 1er avril 2012 : intitulée Dégagements, cette exposition souligne les points essentiels du printemps arabe, en se penchant sur la Révolution vue de la Tunisie. Aussi, nous avons découvert une exposition juste et touchant par sa sincérité, comme si nous y étions, dans cette Tunisie en pleine révolution...
Au départ, il est vrai que l'exposition
Dégagements m'intriguait, est-ce une exposition "chronologique" reflétant les événements clefs du printemps tunisien ou plutôt une exposition ante-post Ben Ali ? Eh bien, il suffisait d'y aller pour voir le doute s'échapper...
Au final, Dégagements traite des causes de la
révolution, mais aussi des attentes et du déroulement de cette dernière.
Quelle belle surprise lorsque j'aperçus la première œuvre, et non des moindre, un énorme tag crée pour cette exposition... Dynamique, impressionnant, le street art comme on l'aime ! A bien y regarder, le lien avec la révolution est encore faible mais il s'accroit avec l’œuvre de Hichem Driss,
# 404, décrivant la censure vécue par la population sur internet. Ici, il est question des revendications du peuple tunisien !
Poignante,
Nous ne mangerons plus de ce pain là, création inédite de Hela Lamine faite d'un mélange d'eau et de pain photographiée à différents stades de moisissures, nous alarme sur la difficulté de vivre dignement en Tunisie - il n'est nécessaire de rappeler le symbole de la baguette de pain lors du
Printemps Arabe.
Plus loin,
Postcards from Tunisia de Wassim Ghozlani nous met une claque : une série de photographies viennent nous rappeler la précarité de la vie et le manque d'infrastructure dont est victime le pays, en contradiction totale avec ces cartes postales illusoires que nous recevons chaque année...
En continuant sur notre route, on découvre la sculpture de Majida Khattari,
Hymne à la vie, interprétant ainsi les quelques vers d'un poème d'
Abou El Kacem Chebbi "Celui qui a peur de gravir la montagne vivra éternellement dans la vallée"... En soit la sculpture est déroutante mais prend sens avec la présentation (tout comme la plupart des œuvres contemporaines).
Plus loin, on traite de la question identitaire grâce au ring de Faten Gaddes ; l'auteur souligne la question du racisme naissant, portant sur le fait que chrétiens ou juifs ne pourraient être tunisien...
Aussi, plusieurs "
Virus de la Révolution" de Rym Karoui sont présentés : internet, facebook et bien d'autres ont été décisifs lors de ce retournement ; aussi, nous faisons connaissance avec
Willis from Tunis - personnage de BD crée par Nadia Khiari - reporter de l'actualité tunisienne pendant les émeutes et la révolution.
Enfin pour finir en apothéose, l'Institut du Monde Arabe a disposé un "
Mur de Libre Expression" où chacun peut déposer un message - de paix comme de haine ; ce Mur représente la grande liberté, liberté d'expression!
On en ressort comblé et pleins de questionnements sur la vie dans nos sociétés contemporaines, sommes-nous vraiment libres?
Ainsi, comme vous le comprenez, courez vite à l'
Institut du Monde Arabe pour découvrir cette merveilleuse exposition, intitulée
Dégagements, jusqu'au 1er Avril 2012,
Horaires : 10h-18h mardi-vendredi | 10h-19h week-end | fermé le lundi
Tarifs : 7€ | 5€ tarif réduit | 4€ -26ans et RSA
Site de l'Institut du Monde Arabe