Etrange concept que celui de mêler art classique et art contemporain. Concept qui a cependant le vent en poupe. On pourrait parler aisément de Versailles et de ses multiples invitations, l'édition 2012 étant Joana Vasconcelos dans les Grands Appartements et les jardins. On se souvient aussi de Takashi Murakami, qui avait installé la culture manga dans la demeure du Roi Soleil, ou des Châteaux de la Loire tels que Chambord qui, en ce moment-même, accueille le peintre Paul Rebeyrolle jusqu'en septembre. Polémiques et contestations ? C'est surtout l'éternel débat entre les puristes et les résolument modernes.
Lieux d'expositions plus qu'œuvres en eux-mêmes depuis quelques années, Versailles ou les appartements Napoléons III du Louvre, offrent leurs espaces à un anachronisme qui déplaît à certains, qui en fascine beaucoup. Wim Delvoye fait partie de ces artistes à la sphère bien marquée, un univers particulier et reconnaissable. Une prise de risque pour le classicisme reconnu du Musée du Louvre.
A cheval entre le gothique et le baroque qu'il détourne, le résultat est cependant saisissant : des pneus dentellés et travaillés à la main se partagent la vedette avec des cochons tatoués, gaiement installés dans le grand salon. Une flèche gothique en acier intitulée Suppo se tient, majestueuse, dans la pyramide. Un camion en acier, retravaillé au laser, se place fièrement face aux buffets en bois norci orné de bronze. Vous avez dit étrange ? Nous dirons saisissant !
Infos pratiques :
Wim Delvoye dans les appartements Napoléons III du Louvre, jusqu'au 17 septembre 2012.
Tarifs : 10€