La Môme Piaf ! Il y a d'abord cette fameuse "petite robe noire". La pièce emblématique de l'exposition consacrée à Édith Piaf. "Un résumé parfait de sa carrière", selon Joël Hutwohl, l'un des commissaires de la Bibliothèque Nationale de France (BNF). "Ce vêtement sobre synthétise sa silhouette », et sans doute beaucoup plus encore. Car Piaf aurait pu se parer de flatteuse toilettes et "se révéler ambassadrice sexy de la mode parisienne". Eh bien non! "Elle avait cette intuition : le public devait réserver son regard à sa Voix, à l'expression de son visage ! », ajoute le commissaire Hutwohl.
Elle s'appelait donc Edith Giovanna Gassion. Le 19 décembre 2015, elle aurait eu 100 ans. Elle en avait 47 lorsqu'elle est morte à Grasse en 1963. Il faut aller voir cette belle exposition, émouvante aussi, consacrée à celle qui reste aujourd'hui, plus de 50 ans après sa mort, l'une des chanteuses préférées des Français. Une légende, une femme du peuple, devenue légende. De chanteuse des rues, elle se transforme en effet en une immense vedette de music-hall au succès international.
Édith Piaf ! Toujours un phénomène, y compris sur les réseaux sociaux. Elle est née dans une famille de saltimbanques, elle a commencé à chanter à l'âge de 10 ans sur les trottoirs de Paris. C'est un gérant de cabaret, le Gerny's, dans le quartier des Champs Élysées, qui repère sa voix puissante au coin de l'avenue Mac Mahon en 1935. C'est ce même homme, Louis Leplée, qui devient son mentor et son père adoptif et c'est lui qui choisit son surnom, "la Môme Piaf".
Ce qui est génial, à la BNF, c'est que l'on vous offre un casque qui vous permet d'écouter des dizaines de chansons, de découvrir des témoignages sur l'existence mouvementée de Piaf et ainsi de revivre l'épopée glorieuse et dramatique de la chanteuse. Vous pouvez aussi vous amuser au karaoké, et repartir avec la bande-son.
On découvre de très nombreuses lettres, des partitions, des costumes, des manuscrits, des affiches, autant de souvenirs et de suppléments d'âme de la Môme, qui nous rappellent le rayonnement de ce "génial petit bout de femme".
Mais pourquoi donc Piaf à la Bibliothèque nationale ? Eh bien parce qu'en 2008, la dernière secrétaire de Piaf, Danielle Bonel, également épouse de son accordéoniste, est venue frapper à la porte de l'institution pour lui léguer les affaires d'Edith.
Piaf était un "symbole vibrant de détermination face au malheur ». « Elle chantait divinement bien quand elle était amoureuse, elle chantait aussi bien quand elle était malheureuse… ». Bruno Coquatrix, l'ancien patron de l'Olympia se rappelle de son mode de vie totalement dément. Elle vous donnait rendez-vous à deux heures du matin chez elle, et se mettait au piano, elle pouvait répéter pendant des heures". Piaf a sillonné le monde pendant un quart de siècle avec son vanity-case noir qui contenait deux statuettes, celle de la Vierge et celle de la Sainte Rita… Elle accompagnera l'épopée tragique de Marcel Cerdan, le célèbre boxeur devenu son amant… « A quoi ça sert, l'amour ?"
Le jour de son enterrement, un demi-million de personnes suivent son cercueil jusqu'au Père-Lachaise. Aujourd'hui, sa page Facebook compte plus de 815 000 fans... En décembre, ils seront plus d'un million…
Ulysse Gosset
leparispostaparis@gmail.com
Originalité, la BNF propose des parcours dans les quartiers de l’enfance de Piaf à Paris.
À chaque étape, il faut trouver une lettre. À la fin du parcours, vous verrez apparaître le titre d’une chanson d’Édith Piaf !
Informations pratiques :
Édith Piaf à la BNF
Du 14 avril au 23 août 2015
BNF, site François-Mitterrand,
Horaires : 10h-19h du mardi au samedi, 13h-19h dimanche
Tarifs : 9€, 7€ tarif réduit