La conception de la ligne du tramway a été intégrée à un projet d’aménagement urbain et paysager d’ensemble, donnant toute sa place, au sein de l’espace urbain, à l’art contemporain. L’implantation, tout au long du parcours du tramway, d’œuvres imaginées par de grands artistes, va parachever la transformation des boulevards et donner toute sa place à la culture dans l’espace public.
Ce programme, lancé à l'initiative de la municipalité parisienne en 2002, est cofinancé par la Ville et le Conseil régional d'Ile de France. Le ministère de la Culture et de la Communication (Délégation aux arts plastiques - Centre national des arts plastiques) a contribué à ces réalisations dans le cadre de la commande publique d'œuvres d'art. Le coût total du projet est de 4 millions d'euros. La Direction artistique a été confiée à Ami Barak, sous l'autorité d'Hélène Font, Directrice des Affaires culturelles. Sous l'égide du Secrétariat général de la Ville de Paris, la Direction de la Voierie et des Déplacements et la Direction des Parcs, jardins et espaces verts ont également été associées.
Les artistes ayant participés au projet :
Sophie Calle a fait appel à Frank O. Gehry, artiste-sculpteur et architecte de renom, à qui elle a demandé de dessiner un réceptacle destiné à abriter un téléphone public. La cabine téléphonique qu'il conçoit est une monumentale fleur aux larges pétales métalliques qui se déploie au-dessus de la Seine. À l'intérieur se trouve un téléphone au fonctionnement un peu particulier. Venez rapidement le découvrir!
Dans la lignée de ses pavillons, Dan Graham conçoit ici une architecture-sculpture à échelle humaine. Singulière « salle d'attente » située à quelques mètres de la station de tramway, elle est composée de deux arcs de cercle imbriqués. Sa structure en miroir sans tain permet au passant de se réfléchir sur les parois, de voir et d'être vu à la fois.
Le projet de Peter Kogler consiste à « habiller » le pont de la porte de Vanves à l'aide d'une animation. Un panneau lumineux souligne le linteau du pont, grâce à un défilé de fourmis ou encore un planisphère déployé. L'artiste isole les modules de base sur son ordinateur, puis il varie leur enchaînement, leur mouvement et leur imprime un rythme, presque une chorégraphie. L'image animée devient partie intégrante du décor sous lequel se glisse le tramway.
Angela Bulloch a longuement observé l'Institut de puériculture de Paris avant de proposer son projet. Elle a été sensible à la rigueur architecturale d'un bâtiment symbolique de la modernité des années 30 et à la contradiction entre cette austérité formelle et l'activité que le bâtiment abrite. N'oubliant pas que l'emplacement de l'immeuble est lui aussi desservi par le tramway, Angela Bulloch a ainsi proposé une ligne lumineuse animée d'un mouvement comparable à celui des rames.
Fidèle à son intérêt pour les lieux singuliers, Claude Lévêque a élu domicile sur un aqueduc. L'artiste coiffe un modeste bâtiment en pierre des années 30, situé entre les deux parties de la Cité universitaire, d'une sorte de « diadème ». Ce dernier est composé de grands panneaux d'inox poli miroir. Le métal ondulé est traité à la manière d'une surface liquide, un plan d'eau scintillant de mille reflets. Cette image inversée se joue des lois de la pesanteur : un bassin se retrouve suspendu au-dessus de nos têtes et se confond avec le ciel.
Christian Boltanski imagine pour quelques bancs du parc Montsouris, une œuvre sonore à partir d'une série de confessions amoureuses énoncées par des étudiants résidant à Paris, exprimées dans la langue maternelle de chacun. Les enregistrements se déclenchent lorsqu'un visiteur s'assoit.
Bertrand Lavier a imaginé une œuvre qui serait un mirage. Un ensemble de palmiers venus de nulle part fait irruption, hors d'atteinte, dans la perspective de la rue des Peupliers. Les motifs, découpés dans des plaques de métal recouvertes de résine peinte, sont en fait actionnés par un mécanisme de théâtre et émergent par intermittence.
Les deux projets de Peter Kogler fonctionnent comme deux parties d'une même œuvre. On retrouve à la porte d'Italie le motif de planisphère, comme échappé de l'animation du pont de la Porte de Vanves pour venir se poser dans le square Robert Bajac. La mappemonde s'applique ici sur une sculpture de béton, un « bol » constitué de deux formes concaves imbriquées. Avec ce fragment de globe terrestre inversé, il offre une image du monde « en creux » en même temps qu'une surface d'accueil. En effet, cette sculpture s'offre à la contemplation tout en étant mise à disposition des riverains pour un usage ludique. Sa forme incurvée et son traitement spécifique en font une aire de jeu idéaleà l'usage des amateurs de skate-board ou de roller.
Didier Fiuza Faustino propose un totem contemporain de 17 mètres de haut constitué de divers modules géométriques empilés à la manière d'un jeu de construction. Cet objet hybride oscille entre sculpture et architecture : la transparence des plaques de résine qui composent la forme laisse deviner une surface habitable comprenant cuisine, chambre, salon, toilettes. On distingue même une échelle qui distribue les différents étages.
Voici une proposition plus que pertinente pour lier l'utile à l'agréable.
Visuel : Bertrand Lavier, Mirage
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