La Première Guerre Mondiale a provoqué un grand traumatisme dans la société : on le sait, tous les hommes aptes au combat ont été mobilisés, et parmi eux des artistes, hommes non-violent et à la sensibilité décuplée.
A travers sa grande exposition annuelle, le Musée de la Grande Guerre pose un regard tendre sur le quotidien de ces soldats pas comme les autres, des musiciens enrôles au front, qui sont devenus pour quelques années soldats musiciens, mais aussi brancardiers, colombophiles ou bien télégraphistes.
Sur le parcours, qui suit les décennies 1890-1920, on découvre comment la Guerre a chamboulé les musiciens, les compositeurs, comment les esprits ont été touché par cette période. Alors que les guinguettes étaient en vogue avant-guerre, l'arrivée de la guerre a mis fin à la joie de vivre que l'on retrouvait dans les chants ; chansons patriotiques et musiques plus "sombres" ont pris le relais, dans une Europe traumatisée. Les compositeurs travaillent alors pour les régiments, devant soutenir en chansons les soldats et devant célébrer la France à l'arrière, lors de concerts donnés en soutien aux blessés de guerre.
Plus qu'un simple parcours historique, on découvre des pans d'histoires personnelles, touchants témoignages d'artistes victimes collatérales de la guerre. On suit alors le parcours de Lucien Durosoir, un violoniste très connu, qui va être mobilisé en tant que brancardier. Pendant sa mobilisation, il va alors faire partie d'un ensemble de musique de chambre rassemblant André Caplet et Maurice Maréchal, à la demande du Général Mangin. On découvre alors ses correspondances; des lettres envoyées à ses proches, mais aussi des photos, des archives sonores et des compositions.
Puis, l'exposition analyse les profonds changements dans les styles musicaux à la sortie de la guerre. Si Pierre Lalo disait en 1915 " Nous ne serons plus ce que nous avons "té, nous ne le sommes déjà plus", Louis Vierne expliquera après-guerre : "J'édifie, en ex-voto, un quitette de vastes proportions dans lequel circulera largement le souffle de ma tendresse et la tragique destinée de mon enfant. Je mènerai cette œuvre à bout avec une énergie aussi farouche et furieuse que ma douleur est terrible, et je ferai quelque chose de puissant, de grandiose et de fort, qui remuera au fond du cœur des pères les fibres les plus profondes de l'amour d'un fils mort".
Avec cette exposition, le Musée de la Grande Guerre nous offre une autre vision de la guerre, moins violente, mais tout aussi touchante.
Informations pratiques :
Mon violon m'a sauvé la vie, l'exposition au Musée de la Grande Guerre
Du 20 juin au 31 décembre 2015
Lieu : Musée de la Grande Guerre de Meaux
Horaires : 9h30-18h, fermé le mardi
Tarifs : 10€ tarif normal - 7€ tarif réduit
Dates et Horaires
Du 20 juin 2015 au 31 décembre 2015
Lieu
Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux
Rue Lazare Ponticelli
77100 Meaux
Tarifs
tarif normal : 10€
Plus d'informations
Horaires : 9h30-18h, fermé le mardi