La galerie Karsten Greve annonce la programmation d' EChO wanted", une exposition collective sur le thème de l'environnement. Cette exposition est née d'une préoccupation intime et d'une volonté de réagir sur les thèmes de la pollution et de la dégradation de notre environnement
L'inquiétude internationale autour des problèmes liés à l'environnement a considérablement augmentée. Et, comme à chaque changement majeur, dans le cours de l'histoire, les formes d'art accompagnent cette évolution. Des artistes s'emparent de ces questions et illustrent les rapports nouveaux entre société et nature. Des mouvances artistiques se développent et visent à stimuler notre conscience collective. A son tour, la galerie Karsten Greve s'engage, en invitant huit artistes, venus d'horizons différents, à venir montrer leur travail à Paris. Cette exposition servira également de plate-forme à des organisations internationales telles que Global Ocean, Adventure Ecology, OrphanAid Africa et voyagera ensuite dans les galeries Karsten Greve situées en Allemagne et en Suisse.
L'exposition présente des œuvres réalisées dans différents supports, photographie, dessin, ssculpture ou vidéo, mais incluera aussi des œuvres conçues spécifiquement pour l'exposition et relevant de l'installation.
La pratique artistique de Claire Morgan montre un fort intérêt pour ce qui touche à l'organique et aux processus naturels; elle s'illustre dans des installations sculpturales. L'artiste a souvent recours au pouvoir des objets et à des scénarions qui illustrent simultanément une beauté aigüe et l'horreur. "Mon travail se concentre sur les points où les aspects, apparemment opposés de notre monde, semblent fusionner ou, tout au moins, faire partie d'un tout, le beau et le repoussant, le synthétique et le vivant, les formes organiques et géométriques." Claire Morgan aborde ici à travers une installation monumentale et gracile, le problème de la mise en danger des espèces lié au rejet de déchets plastiques avalés par certains animaux.
La série de missions d'Adventure Ecology vise à augmenter la connaissance de problèmes environnementaux dans le monde par le moyen de la création. En 2007, David de Rothschild, fondateur d'Adventure Ecology, invite plusieurs artistes dont le réalisateur Dustin Lynn, les photographes Oliver Chanarin & Adam Broomberg et l'artiste Gabriel Orozco à intégrer la mission Toxico. L'équipe créatrice ainsi constituée part pour une mission sur le terrain en Equateur. Pendant cette mission, Dustin Lynn réalise un film qui capture les images extraordinaires de cette expédition. La qualité de la lumière qui est la marque de Dustin Lynn fait de ce film une réalisation magnifique. Il donne, en outre, un aperçu de la collaboration des différents membres et des expériences menées par l'équipe au sein d'une nature dramatiquement polluée par l'exploitation du pétrole. Les œuvres crées à cette occasion par chacun des artistes et réalisées sur papier de Gabriel Orozco et les photographies d'Oliver Chanarin & Adam Broomberg.
Lors de son premier voyage au Groenland en 1986, Lynn Davis opère un tournant décisif dans son œuvre en abandonnant définitivement la représentation des formes humaines au profit des paysages. Elle a à plusieurs reprises photographié les icebergs dans des formats monumentaux, les œuvres présentées aujourd'hui sont issues de son dernier voyage en 2005 au cours duquel elle a pu constater les changements apportés par le réchauffement climatique sur la banquise.
Le projet artistique de Sergio Vega implique une gamme de média incuant le texte, les photographies, les vidéos, les objets, les dioramas, et les installations, Sergio Varda mélange malicieusement la théorie, les expériences empiriques et une critique incisive du pouvoir et de la société. Il cherche ainsi à réexaminer sans fin et à explorer un "paradis" dans lequel la stimulation sensorielle et le discrours critique sont réunis. La série de photographies présentées, bien que d'une grande élégance visuelle, souligne l'impact négatif de l'homme sur la nature.
Paolo Paes développe un projet plastique intitulé "physalie" défini par l'artiste comme un croisement entre un processus biologique aléatoire et des structures planifiées? Il introduit dans un milieu naturel, souvent en mer, des bouteilles de plastique recyclable ou d'autres matériaux, qui constituent un point d'attraction et de fixation pour la vie marine. Il étudie avec l'aide de scientifiques le développement d'organismes vivants venant s'installer dans ces bouteilles. Le processus de colonisation de ces structures les transforme en sculptures mutantes, qui sont ensuite exposées.
Dans son installation "Acid rain", Bright Ugochukwu Eke crée avec des sachets en plastique - habituellement utilisés pour vendre de l'eau potable - des gouttelettes d'eau contenant un produit noirâtre industriel évoquant la pluie acide. Bright Eke met l'accent sur le mépris total de l'environnement, tant par les autorités que par les populations qui jettent sans discernement ces sachets en plastique et polluent leurs quartiers. Avec cette œuvre, l'artiste met en exergue toute la fascination que l'eau exerce sur lui, son caractère indispensable dans notre existence et notre environnement, ainsi que ses propriétés purificatrices.
Visuels : © Claire Morgan, Captive
© Olivier Chanarin et Adam Broomberg