Germaine Tillion est décédée le samedi 19 avril 2008. Elle aurait eu 101 ans le 30 mai. Le Musée de l'Homme rend hommage à cette femme d'exception qui a consacré sa vie à défendre la vérité et la justice.
L'exposition présente l'itinéraire et l'engagement de cette ethnologue et résistante qui n'a cessé d'étudier et d'analyser le monde qui l'entourait et de combattre l'enfermement, l'esclavage, la pauvreté, la torture, la peine de mort...
La science au service des hommes
Ce qui rend exceptionnel le personnage de Germaine Tillion est la manière dont elle a su réunir action et travail de connaissance. Ethnologue dans le Sud algérien dans les années trente, elle cherche à comprendre mais aussi à aider ceux qui l'entourent. Rentrée en France au moment de la débâcle, elle s'engage dans la résistance ; s'ensuivent arrestation, prison, camp de concentration où elle cherchera encore à s'informer et à soulager la détresse de ses camarades. Au retour des camps, elle devient historienne de la déportation et de la résistance. En 1954 éclate la guerre d'Algérie : elle luttera contre la misère et le terrorisme, la torture et les exécutions. Plus tard elle étudiera l'asservissement des femmes... Traversant les heures les plus sombres du siècle, elle n'aura jamais perdu la compassion pour ses semblables, ni son sourire malicieux.
Le parcours de l'exposition retrace la vie de Germaine Tillion, ses combats et l'apport de son travail à l'ethnologie française. Des premières missions ethnographiques en Algérie dans les années trente, à l'étude de la condition des femmes dans le monde méditerranéen, l'exposition retrace également le rôle de Germaine Tillion au sein des premiers réseaux de Résistance, sa déportation à Ravensbrück, ses travaux sur les systèmes concentrationnaires, ou encore son retour en Algérie pendant la guerre d'indépendance.
visuel : Vue générale du camp de Ravensbrück © Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon