La Fondation Cartier présente une exposition majeure consacrée à l'artiste César, dix ans après sa disparition.
Jean Nouvel, en tant qu'architecte du bâtiment de la Fondation Cartier et ami du sculpteur, est invité à choisir les œuvres et à les mettre en scène, portant un regard nouveau sur l'œuvre de ce sculpteur qui n'a cessé d'explorer les possibilités formelles et expressives offertes par les matériaux industriels. À travers cette exposition, la Fondation Cartier rend hommage à un artiste avec qui elle a collaboré pendant près de quinze ans, depuis 1984 jusqu'à sa disparition en 1998. Près d'une centaine d'œuvres parmi les plus importantes de la carrière de César sont présentées : Bestiaire en fer, Compressions, Empreintes humaines, Expansions Habitée par l'exemple des grands maîtres de la sculpture et structurée autour d'une série de gestes radicaux et novateurs, l'œuvre de César se place sous le signe d'une résistance à la pensée commune. L'exposition que lui consacre la Fondation Cartier révèle l'influence décisive de son travail sur l'art d'aujourd'hui. César et la Fondation Cartier César est un artiste dont l'histoire a recoupé de façon déterminante celle de la Fondation Cartier. Il a notamment joué un rôle décisif dans la création de la Fondation Cartier en 1984 après avoir longuement conversé avec Alain Dominique Perrin sur « la création d'un lieu d'exposition libre et différent ». De son côté, la Fondation Cartier a accompagné l'artiste tout au long de sa carrière en présentant régulièrement son œuvre. Ainsi en 1984, l'exposition Les Fers de César célèbre l'ouverture de la Fondation Cartier. La même année, César entame la réalisation de l'Hommage à Eiffel, une sculpture monumentale créée à partir de poutrelles issues de l'opération d'allégement de la tour Eiffel. En 1986, il réalise une nouvelle série d'œuvres qu'il présente dans le cadre de l'exposition Les Championnes de César. Cette collaboration prend une dimension internationale en 1991, avec la participation de César à l'exposition Too French à Hong-Kong puis à Tokyo, et en 1992 avec la commande et la donation par Cartier à la ville de Hong-Kong de la sculpture monumentale The Flying Frenchman. Jean Nouvel et César À travers les Compressions, les Empreintes humaines et les Expansions, César remet en question les canons de la sculpture traditionnelle. L'emploi de la presse hydraulique, du polyuréthane expansé et de l'empreinte lui permet de s'approprier le réel de manière directe, en réduisant son intervention manuelle. Sculpteur de formation classique, César partage avec Jean Nouvel, lors de vacances passées ensemble, ses interrogations sur la nature de l'œuvre d'art : « Une œuvre qui ne met pas en valeur un savoir-faire relève-t-elle encore de l'art ? » Catherine Millet explique que « César, aussi classique soit-il dans l'esprit [], aussi attaché soit-il au « métier » se trouve pris dans une problématique qui fait que la sculpture n'est plus seulement l'art des belles proportions et des beaux matériaux à caresser [mais] qu'elle peut [aussi] être une idée ». Pour Jean Nouvel, qui a dématérialisé et conceptualisé l'architecture, il est essentiel de privilégier cet aspect conceptuel de l'œuvre de César en mettant en exergue ces différentes familles d'œuvres à l'aide d'une scénographie typologique et non chronologique.