A l'occasion de la sortie du film : Un monde sans femmes, le 8 février, Constance Rousseau, qui incarne le rôle de la discrète Juliette, répond à nos questions. Entretien...
SAP/ Un monde sans femmes sort mercredi 8 février dans les salles, pourriez-vous nous résumer l’histoire en une phrase ou deux ?CR/ Une parenthèse dans la vie de deux hommes et de deux femmes, leur solitude, leur mélancolie parfois drôles, parfois cruelles mais toujours tendres…et Ault et ses falaises de craie…
SAP/ Comment décririez-vous votre personnage ?L'approche psychologique des personnages ne m'intéresse pas vraiment. Avec Guillaume, notre intention était de faire de Juliette un personnage incarné et non pas un fantasme de jeune fille. En effet, elle en a toutes les caractéristiques mais il s'agissait de la rendre un peu maladroite, vulnérable. Tout simplement plus réelle pour rendre possible son geste final.
SAP/ Qu’est-ce qui vous a paru le plus compliqué pour incarner Juliette ?CR/ Si je vous dis que c'était facile, vous ne m'en voudrez pas ?
Guillaume, et c'est là une de ses grandes qualités de cinéaste, vise juste lorsqu'il s'agit de donner chair à ses personnages car il a sans aucun doute perçu chez moi quelque chose de sa Juliette. Et c'est encore plus évident pour les personnages de Vincent, Laure et Laurent. Même si Guillaume ne me connaissait pas personnellement avant l'écriture du scénario, jouer Juliette était pour moi, comme enfiler une robe sur mesure. Ca ne veut pas dire qu'il n'a pas eu à me diriger, bien au contraire. Guillaume est un directeur d'acteur très exigent, j'ai beaucoup appris.
SAP/ Juliette justement tout en étant très discrète, a une forte présence à l’écran, comment fait-on pour mesurer le bon équilibre ?CR/ Cela tient sans doute à l'économie de dialogue et au contraste avec la mère qui malgré elle, prend beaucoup de place. Et au montage, qui met délibérément Juliette de côté au début pour évincer cruellement Patricia, à la fin du film.
SAP/ Comment définiriez-vous la relation que Juliette et Patricia, sa maman, entretiennent ?CR/ Il y a comme une inversion des rôles. Juliette est soucieuse du bonheur de sa mère. Elle essaie de la protéger et malgré sa tendresse elle ne peut s'empêcher d'avoir un peu honte de sa mère lorsque celle-ci se met dans une situation délicate. J'adore Laure, sa gaité, sa malice, il y avait quelque chose d'évident, de très simple dans notre relation pendant le tournage et je trouve que cela joue largement en la faveur du film.
SAP/ Cela faisait un moment que vous ne vous étiez pas montré au cinéma depuis Tout est pardonné, pourquoi cette absence ?CR/ J'ai poursuivi mes études de Lettres Modernes, c'est important pour moi d'avoir quelque chose qui m'attache à la réalité. Comme me lever le matin à 7h pour aller en cours.
Je n'ai pas pour autant totalement rompu avec le cinéma. J'ai tourné dans quelques courts-métrages discrets.
SAP/ Pourquoi avoir accepté précisément ce projet-ci ?CR/ J'ai été touchée par l'histoire, j'ai apprécié l'écriture délicate et précise du scénario, puis surtout j'ai adoré Guillaume, sa grande douceur et sa timidité. Mais il est très drôle aussi ! Un peu comme ses films, in fine…
Et puis aussi parce qu'il ne m'a pas demandé de faire des essais. Quelle joie ! J'ai horreur des casting, hélas !
SAP/ Un monde sans femmes c’est... ?CR/ Un film que j'aimerais voir au cinéma.
SAP/ Quels sont vos futurs projets au cinéma ?CR/ L'hiver dernier, j'ai joué dans le dernier long-métrage d'Antonio Campos,
Simon Killer, présenté cette année au festival de Sundance. Je ne sais rien de sa vie future en France, je ne l'ai même pas vu encore !
Je viens de terminer le tournage d'un court-métrage que j'ai réalisé. Je n'ai jamais été aussi heureuse, je crois. Evidemment le résultat sera fébrile et maladroit, mais quelle expérience amusante.
SAP/ Des résolutions pour 2012 ?CR/ Non, pas vraiment. Penser à des résolutions me rend anxieuse.
Et bien sortiraparis en a une puisqu'il a résolu de vous conseiller
Un Monde sans femmes de
Guillaume Brac, avec
Constance Rousseau, au cinéma mercredi prochain...