Des images, des mots, des sensations. Musset parle de la décadence comme du mal du siècle. C'est aussi la réponse qu'a trouvé Octave, son personnage, pour faire face à l'infidélité de sa bien aimée. Il se laisse alors entraîner dans une débauche des sens, d'alcool et de sexe mais ne parvient pas à se réconcilier avec lui-même. La trahison de sa maîtresse le poursuivra sans rémission au point de pervertir toutes ses autres relations.
Il faut avoir en mémoire le désespoir d'Octave (Pete Doherty), la douleur et la peine de Brigitte (Charlotte Gainsbourg), la contradiction de leurs sentiments pour comprendre que le jeune homme souffre autant que son amante. S'il lui fait du mal impunément, qu'elle endure et qu'elle pardonne irrémédiablement, c'est son propre bonheur qu'il met en péril constamment. On regrette quelque fois de ne pas éprouver d'avantage le mal être d'Octave mais on le retrouve à travers les mots de Musset. Et Pete Doherty, élégant et distingué avec sa queue de pie et son haut de forme, semble complètement dans son élément.
Ici plus qu'ailleurs, la beauté est subjective. On peut la percevoir tantôt dans la lumière, tantôt dans les séquences entrecoupées de narration, vous l'entendrez certainement dans les extraits lus et peut-être même dans les images silencieuses. Sylvie Verheyde a fait le choix périlleux d'un film en anglais ou le narrateur de surcroît, occupe la toute première place. Au détriment du jeu des acteurs, elle préfère laisser parler les images et la voix d'Oscar avec les textes de Musset. Dangereux autant qu'inspiré, ce parti pris offre également l'avantage à la bande son, enivrante et entêtante, plutôt qu'au jeu des acteurs.
Confession d'un enfant du siècle est une petite étoile qui fait rayonner le talent de Musset.