Stoker : le film de la semaine

Par · Publié le 29 avril 2013 à 13h17
Cette semaine n'approchez pas trop près du domaine des Stoker. Vous pourriez ne plus jamais le quitter.

De l'affiche à la bande-annonce, en passant par le choix du compositeur musical, Clint Mansell, Stoker sème déjà le trouble dans nos esprits. Trouble que le film prolongera efficacement et insidieusement pendant 1h42. Et hpour cause, réalisé par Park Chan-Wook, l'homme a qui l'on doit Old Boy, succès médiatique autant que publique, Stoker pourrait bien rejoindre le rang de ses meilleurs œuvres. S'il excelle d'ordinaire dans l'art de l'horreur, il change cette fois un peu sa recette. D'abord par son casting : Mia Wasikowska, Nicole Kidman, Matthew Goode, ensuite par la psychologie de ses personnages, et bien sûr par l'origine même de ce long-métrage américano-britannique. 

Stoker, c'est le nom de famille des protagonistes : un trio obscur, sans réels liens affectifs entre ses membres. Une mère (Nicole Kidman) coquette et mondaine, sa fille (Mia Wasikowska), solitaire et sauvage et un oncle (Matthew Goode), aussi charismatique qu'énigmatique. Charlie choisit d'ailleurs le jour des funérailles de son frère pour apparaître dans la vie des deux femmes. Curieux. Comme un détail, qui n'en est pas un. Fascination, obsession, méfiance, attirance. C'est un lot de sentiments contradictoires qui vont affleurer India, jusqu'à la sortir complètement de l'innocence. 

Protégée et élevée par son père, India se retrouve désormais déconnectée du monde. Elle n'entretient pas d'amitié à l'école, aucune affection ne la lie à sa mère et elle découvre un oncle dont elle ignorait jusqu'à l'existence. Le spectateur cherche à comprendre, les rapports entre Evie et India, l'absence de Charlie, l'influence du rôle paternel... Sciemment cachée par le défunt, la vérité remonte doucement à la surface. Comme une odeur qui se fait de plus en plus entêtante, India va elle aussi prendre de plus en plus d'assurance, se révéler à elle-même. Charlie sera le détonateur. D'abord troublante sa présence est ensuite dérangeante. Chacun perçoit cet individu avec ses propres yeux, ses attentes. Le fait est, lui n'en a qu'une et compte bien s'assurer de son succès. 

Basé sur un scénario de Wentworth MillerPark Chan-Wook a offert à Stoker une esthétique raffinée. L'univers visuel, minutieux, métaphorique, confère au film son atmosphère onirique. Il subsiste malgré l'horreur de Stoker, une forme d'élégance singulière qui, à l'image de l'oncle Charlie, nous effraie et nous séduit. Mais sachez surtout q'un secret n'est jamais mieux gardé que lorsqu'il est enterré. Une visite chez les Stoker ? 

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