Après 127h, Danny Boyle emprunte un tout nouveau registre cinématographique. Trance n'est ni une biographie comme son prédécesseur, ni une romance à la Slumdog Millionnaire, ni même un film de science fiction comme Sunshine. Ce petit dernier à quelque chose à la fois d'insolite et de familier qui nous rapproche de ses premières œuvres, mais il est surtout un thriller original qui nous embarque dans une histoire inattendue, un suspens délectable.
Comme dans son premier long métrage, Petits meurtres entre amis, Danny Boyle repose son intrigue sur un trio : Simon (James McAvoy), Franck (Vincent Cassel) et Elizabeth (Rosario Dawson). Les trois protagonistes, trois pions, qui doivent faire face à une même équation dont la seule combinaison dépend de Simon. A la suite d'un braquage qu'il a lui-même organisé, il se retrouve amnésique, oubliant où il a caché un tableau. Après avoir user de tous les moyens pour lui faire recouvrer la mémoire, Franck et son gang, qui participaient à la combine, font appel à Elizabeth, une spécialiste de l'hypnose.
Chacun dépend des autres pour retrouver la toile, Le Vol des sorcières de Goya : un objectif commun qui s'avère en fait une quête personnelle. Simon, Franck et Elizabeth cherchent ensemble le tableau, sachant qu'il n'ont pas d'autres options que de collaborer, chacun dépendant de ce que l'autre sait, fait ou tait. Leurs meilleurs alliés, la patience, le mensonge et la manipulation. Grâce à l'hypnose, ils vont peu à peu reconstruire le puzzle qui va les conduire à la cachette de la toile mais ils vont découvrir un plus grand secret encore, plus profond, plus sombre. Cette plongée dans les pensées de Simon va les confronter à d'autres réponses que ni eux, ni le spectateur, ne soupçonnaient...
C'est John Hodge signe le scénario de ce thriller et propose avec Danny Boyle une histoire déroutante, dépassant très vite le cadre originel du braquage pour un registre psychologique plus nuancé.