Que ta joie demeure invite le spectateur à faire un voyage esthétique et documentaire au cœur du travail à la chaîne, à l'usine, au plus près des matériaux et de la sueur.
Notre avis sur le film :
Du bruit, des rouages, des regards concentrés - mais perdus aussi, parfois. Denis Côté livre un film expérimental étrangement attirant, d'une grande rigueur dans l'image. Il y a aussi un peu de rêve et d'abstraction qui émanent des travailleurs : au centre des machines et du métal, les hommes paraissent insaisissables.
Ils travaillent dans la musique mécanique de l'usine, énorme monstre impitoyable. Chaque geste est répété, et regardé avec la concentration presque enfantine de Denis Côté. Sa curiosité est toute contemplative, et pour qui n'a jamais mis les pieds dans une usine, Que ta joie demeure est édifiant. Il nous guide dans un monde mystifié, tant de fois représenté et décrit mais qui ne saurait s'appréhender que de manière intime, pour mieux le comprendre. L'usine, emblématique du travail, du capitalisme : mais qu'est-ce que c'est, vraiment, semble interroger Denis Côté.
Le aspect documentaire du film ne saurait occulter son grand intérêt visuel, graphique, très inspirant, loin de toute forme de discours politique. On regarde les machines comme de merveilleuses constructions de l'esprit, si terre à terre et pourtant si étranges. Rien n'est dit, rien n'est même suggéré, tout est proposition et contemplation. Il s'agit de se laisser aller... à une bien étrange expérience, une parenthèse que l'on n'oublie pas.
Bande-annonce :
Informations pratiques :
Que ta joie demeure
29 octobre 2014 (1h10min)
Réalisé par Denis Côté
Avec Olivier Aubin, Ted Pluviose, Hamidou Savadogo