Le dernier film de Jérôme Bonnell, sorti en avril 2013, nous avait beaucoup séduit. Le Temps de l'aventure, avec Emmanuelle Devos et Gabriel Byrne, racontait avec une subtilité infinie une histoire d'amour impossible : ce scénario presque trop simple n'était qu'un prétexte magnifique pour le réalisateur, qui y explorait les débuts amoureux avec toute la grâce du monde. Inoubliable, un chef d'œuvre parmi les films d'amour.
À trois on y va présente un scénario légèrement plus étoffé mais toujours polarisé sur la beauté de l'amour : Anaïs Demoustier incarne avec sa fraîcheur habituelle Mélodie, amoureuse de Charlotte (sensuelle Sophie Verbeeck) et de Micha (Félix Moati), qui sont tous les deux en couple. À l'heure où la pornographie façonne les fantasmes et les reproduit en série, À trois on y va apparaît comme une bouffée d'air frais : l'amour à plusieurs y est magique et amusant, toujours inédit et jamais obscène. Les trois jeunes acteurs sont exceptionnels de beauté et semblent s'amuser de la légèreté du scénario.
Leur histoire d'amour se situe dans un contexte difficile, celui d'un monde agressif où les violeurs sont légion : dans sa défense acharnée d'un homme pervers, la jeune avocate qu'est Mélodie perd ses propres repères et doit nier son identité de jeune fille. Dans un bar, le baiser de Mélodie et Charlotte provoque la colère d'un ivrogne qui se met à les insulter. Malgré les attaques contre l'amour, leur histoire les mène au plus beau des orgasmes et l'on jouit avec eux de cet instant fugace de félicité parfaite... Avant le point final inévitable.
Extrêmement beau, délicat et émouvant.
Bande-annonce :
Informations pratiques :
À trois on y va
En salles le 25 mars 2015