Villeneuve exige le droit de pouvoir

Par · Publié le 18 janvier 2009 à 0h
En poste depuis fin mai 2008, le président Charles Villeneuve a désormais manifesté le désir d'accroître son influence au sein du PSG. Dans une lettre envoyée jeudi aux actionnaires et administrateurs du club, il a fait part de ses divers desiderata, comme nous le révèle le quotidien "Le Parisien".
Adressée en recommandé avec accusé de réception, la lettre de l'actuel président du PSG était notamment destinée à Sébastien Bazin (président de Colony Capital Europe, actionnaire majoritaire du club), Walter Butler (PDG du groupe Butler Capital Partners, autre actionnaire), Annie Lhéritier (ancien chef de cabinet de Jacques Chirac à l'Élysée) et Alain Cayzac (président du PSG de juin 2006 à avril 2008). Elle a été reçue vendredi par ses destinataires, autant dire que la missive n'a pas attendu longtemps avant d'ébranler ce microcosme administratif : "c'est hallucinant, du jamais vu", pousse déjà l'un des intéressés.



Se répandant sur trois pages, l'actuel président du PSG a communiqué sa volonté d'enfin bénéficier de moyens à la hauteur des projets qu'il nourrissait.



Sa première cible n'est autre que Sébastien Bazin ; ce même Bazin qui, sept mois plus tôt, lui avait pourtant permis d'accéder à la présidence... Villeneuve a déploré le manque de parole du patron de Colony Capital Europe : selon lui, "le niveau d'ambitions" avancé par Bazin en début de saison ne s'est pas répercuté dans les engagements financiers et les investissements de ce dernier. Aussi Villeneuve a-t-il souhaité une refonte administrative du PSG : "Je ne vois pas en effet comment nous pouvons continuer sur le mode de fonctionnement actuel de la société (le PSG). Celui-ci doit être modifié sans plus de délai". A titre plus personnel, il a aussi projeté d'élargir sa sphère de pouvoir. Ainsi, il a revendiqué "une maîtrise directe et un accès en temps réel à toutes les informations, et notamment aux tableaux prévisionnels de trésorerie".



Cantonné au domaine sportif, Villeneuve désire en fait s'accaparer le pouvoir de Phillipe Boindrieux, le directeur général du PSG, en charge des secteurs financiers, administratifs et juridiques. C'est pourquoi il a annoncé tout mettre en œuvre pour devenir "un président-directeur général de plein exercice". L'ancien chef du service des sports de TF1, dont le salaire au PSG s'élèverait à 350 000 € par an, a même révélé ses résolutions imminentes : "C'est moi, désormais, qui aurai l'autorité sur la préparation de l'ordre du jour et la convocation du conseil d'administration, sur l'ensemble des personnels et des collaborateurs et qui serai l'interlocuteur unique du club avec les actionnaires".



Par ailleurs, Villeneuve a mis en exergue les problèmes financiers qui risquaient de heurter le club de la capitale. "J'appelle votre attention sur notre obligation de préparer la société à une augmentation de capital à bref délai lui permettant de répondre aux échéances à court terme", a-t-il écrit en prenant soin de souligner l'expression "à bref délai". Quant aux "échéances à court terme" redoutées, sans doute est-il fait allusion aux sommes que le PSG devra payer pour régler définitivement les transferts de Sessegnon et Kezman (respectivement 4 et 3 M€).



Enfin, le président du PSG a déclaré qu'il allait bientôt, grâce à un audit, "s'attacher à prendre la mesure exacte des besoins en capitaux pour faire face aux charges et passifs et pour financer un plan de développement".



Le ciel parisien couve-t-il quelque orage ? Il serait permis de le croire à la lecture de cette lettre très vite médiatisée. Mais, à l'heure où le PSG parvient enfin à refaire surface sur le plan sportif, il serait regrettable que des remous en interne ne viennent mettre un frein au développement entrepris sur le pré... et souhaité par Charles Villeneuve.




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Mots-clés : club, villeneuve
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