Le 3 février, l'Assemblée générale du PSG instaurera un nouveau Conseil d'administration et se prononcera sur le nom du futur président parisien. Dans une interview exclusive au "Journal du Dimanche", Sébastien Bazin a levé le voile sur les desseins de Colony Capital, l'actionnaire majoritaire du club.
Président de Colony Capital Europe, Bazin a assuré qu'il ne se défilera pas. Lors de l'Assemblée générale, "si je dois assumer, j'assumerai. Ce n'est pas une question de titre. Président ou non, je suis responsable de ce club", a-t-il rappelé. Responsabilité qui l'incite aussi à "prendre son temps pour ne pas se tromper" de président. A la recherche de "la bonne personne pour diriger quotidiennement le PSG", il a expliqué que la nomination d'un futur président n'était pas si pressante : "Ce sera mardi, ou ce sera en mars ou en avril".
Par ailleurs, il a stipulé qu'il enrôlera "quelqu'un qui accepte que l'institution PSG est plus forte que lui et pas un président qui se prend pour le propriétaire". Le businessman n'aura donc pas résisté au plaisir de lancer une ultime pique à Charles Villeneuve...
A ses dires, des pistes se dégageraient déjà pour succéder à l'ancien journaliste. Certaines seraient même ignorées de la presse et pourraient donc "surprendre". Mais, si aucune solution ne se décantait rapidement, il ne verrait pas d’inconvénient à présider le Conseil d'administration. "Je serai un président non exécutif par intérim en attendant un nouveau directeur général... ou un nouveau PDG, s'il tient au titre". Pour sa part, il a reconnu ne pas éprouver "le besoin de parader avec l'étiquette "président du PSG"".
Quoiqu'il en soit, il a juré compter sur le soutien de Tom Barrack, le président-directeur général de Colony Capital. "Tom est au courant de tout, et il m'encourage à assumer. Il a passé un tiers de sa vie en Europe, il connaît les particularismes du foot". Pour illustrer sa complicité avec le milliardaire américain, Bazin a extirpé de sa mémoire une de leurs entrevues : "Nous avons eu une vraie discussion stratégique quand nous sommes devenus majoritaires dans le capital du PSG en rachetant les parts de Walter Butler (janvier 2008)". Le magnat lui aurait alors dit que si la gestion du club réclamait "un chef dans la cuisine", il était bien légitime de racheter les titres de Butler.
A la fin de cette confidence, l'homme de confiance de Barrack ne s'est pas privé de souligner la mainmise de la firme sur le club. "Désormais, il n'y a qu'un chef, et ça durera le temps de notre engagement. Nous pouvons encore rester au moins 5 ans", a-t-il présagé. En d'autres termes, tenons-nous le pour dit, Colony Capital reste seul maître à bord. Bazin n'en a pas démordu : "Même si quelqu'un pose 100 millions d'euros sur la table, Colony n'est pas vendeur". Néanmoins, il a concédé qu'une telle manne financière serait bienvenue : "Que cet investisseur éventuel mette plutôt ses millions en augmentation de capital et qu'on aille plus loin ensemble, parfait".
Enfin, adepte de la répétition, il a martelé de nouveau son mot d’ordre : "Il n'y aura qu'un chef dans la cuisine, qu'un chef au PSG : Colony".
Ce dimanche, il fallait donc avoir l'esprit obtus pour ne pas saisir les desiderata de Colony Capital et de son PDG Europe. De là à les cautionner, c'est une toute autre histoire...