Interrogé avec le cycliste français Thomas Voeckler sur le site lemonde.fr, le gardien de but parisien donne son opinion sur les nouvelles règles antidopage auxquelles les footballeurs doivent se soumettre depuis le 1er janvier 2009.
Depuis le début de l'année, des pratiques antidopage qui jusque-là ne s’appliquaient qu’à certains sports (cyclisme, athlétisme) ont pris effet dans le football. Ainsi, les 20 capitaines de Ligue 1 doivent communiquer via un logiciel hébergé à l’AFLD (Agence Française de Lutte contre le Dopage) leur emploi du temps du trimestre à venir. Les joueurs doivent être joignables et présents dans un lieu précis une heure par jour afin de permettre la réalisation d’un éventuel contrôle inopiné. Le manquement de trois contrôles inopinés peut faire l’objet d’une suspension allant d'un à deux ans.
A propos de ces règles nouvelles un peu plus souples pour les footballeurs mais contraignantes - les cyclistes devant être joignables 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 - Landreau dit qu’il ne "comprend pas pourquoi donner [son] emploi du temps, puisque nous sommes (les joueurs) presque toute l'année au même endroit : au camp d'entraînement". Selon le portier parisien, il s’agit de la "la principale différence entre les sports collectifs et individuels : tout le monde sait où nous nous trouvons".
Au-delà du principe essentiel de lutte contre le dopage pour laquelle Landreau se dit "favorable", c’est l’aspect de respect de la vie privée qui le gêne : "Cette localisation me dérange, car je ne veux pas qu'on entre dans ma vie privée. Je me dois de protéger ma famille. Mais d'un autre côté, si j'affirme que c'est un scandale, ça reviendrait à dire que je ne suis pas concerné par la lutte contre le dopage. (…) Qu'on me prenne mes cheveux s'il le faut, mais qu'on nous laisse trois semaines de tranquillité pendant les vacances". Argument également utilisé par Michel Platini mais que Thomas Voeckler réfute au nom de l’harmonisation des règles afin que la lutte soit efficace: "Assouplir les règles (pour les footballeurs) reviendrait à remettre en cause la lutte antidopage. (…) Il ne peut y avoir deux poids deux mesures".
Pour terminer, le portier parisien, interrogé sur la fréquence des contrôles inopinés auxquels il a été soumis en 2008, déclare avoir personnellement "eu un contrôle inopiné" contre "cinq fois, avec un tirage au sort sur trois joueurs" pour son équipe lors des compétions françaises. Il ajoute que cet exemple montre "qu'on peut faire toute une carrière sans être contrôlé". Un nombre sans commune mesure avec le cycliste qui déclare avoir été contrôlé "une dizaine de fois de manière inopinée à [son] domicile et une vingtaine de fois en course."