Depuis dimanche et la défaite combinée des deux premiers de l'époque, Lyon et Paris, beaucoup de médias se sont amusés à jouer les pronostiqueurs en vue de cette fin de saison palpitante. Cet exercice se révélant périlleux, tant ce championnat demeure imprévisible, nous n'allons pas nous y prêter. Analysons tout de même les forces en présence pour s'apercevoir que Paris n'est pas encore largué même si ce sera dur d'accrocher le Graal...
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» Lyon, le favori (1er avec 53 points)
L'Olympique Lyonnais a l'expérience de ces fins de saison à suspense. Septuple champions de France, les Rhodaniens peuvent compter sur des joueurs qui ont rarement flanché quand il a fallu répondre présent dans les derniers grands rendez-vous. Mais cette saison, l'OL a pour la première fois débuté sans titre en perdant le Trophée des Champions face à Bordeaux. De plus, Claude Puel a amené sa touche en sacrifiant le beau jeu par une plus grande rigueur dans la disposition du bloc-équipe. Pas vraiment le particularisme lyonnais reconnu pour sa très belle qualité de jeu et une propension à se procurer pas mal de situations dangereuses à chaque match. Cette année, Benzema est bien esseulé au sein d'un 4-3-3 qui a plutôt des allures de 4-5-1, avec un bloc plus bas et une grande dépendance aux coups d'éclat du duo Juninho-Benzema.
Le calendrier des hommes de Puel est plutôt favorable à domicile où, hormis la réception de Paris, ils peuvent faire le plein. A l'extérieur, cela s'annonce plus corsé avec des visites à Chaban-Delmas, Nungesser, au Vélodrome et au Stadium de Toulouse. Mais les Lyonnais seront peut-être plus à leur aise en déplacement.
» Marseille, le revenant (2eme avec 52 points)
Oublié de tous les observateurs ces dernières semaines, la cote de l'OM a grimpé en flèche depuis sa victoire à Paris (1-3). Les Phocéens ont eu l'habitude, depuis 2006, de mieux finir la saison qu'il ne l'avait débutée. Et on se souvient de la belle remontée réalisée l'an dernier lorsque Marseille tutoyait les bas-fonds du classement à l'automne pour finir à la troisième place en mai. Cet exercice 2008-2009 ne déroge pas aux habitudes olympiennes. Et avec un groupe renforcé de Wiltord et Brandao en janvier, Gerets peut pratiquer le turn-over sans que l'équilibre de son équipe n'en soit bouleversé. Même si l'UEFA peut pomper pas mal d'énergie…
Au niveau du calendrier, il est mitigé. Mal à l'aise au Vélodrome, Marseille peut se transcender comme il l'a fait face à Bordeaux notamment. Les réceptions de Toulouse, Lyon et Rennes s'annoncent périlleuses malgré tout. Les déplacements à Saint-Etienne, Lille et Nice ne seront pas de tout repos non plus.
» Paris, l'outsider (3eme avec 52 points)
Le PSG pouvait s'installer en tête du championnat dimanche dernier, ce qui n'a plus été le cas depuis des années. Mais Paris a laissé passer cette occasion et ne l'aura pas de sitôt. Car au vu de son effectif et de son calendrier, le club de la capitale ne peut pas espérer le titre. Par contre, une 2eme, voire une 3eme place reste tout à fait dans les cordes des hommes de Le Guen. Le fonds de jeu des Parisiens s'est étiolé ces dernières semaines à mesure que le physique ne suivait plus. L'absence de Sessegnon a pesé face à Marseille mais rien ne dit que le Béninois aurait fait gagner Paris car face à Bordeaux, lors de deux rendez-vous d'importance, il n'avait pas vraiment existé…
La mini-trêve de deux semaines qui arrive dès lundi prochain devrait être bénéfique mais si les Franciliens se qualifient pour les quarts de finale de la Coupe UEFA, le calendrier devrait être encore un peu chargé en avril. Avec les prêts de pas mal de jeunes joueurs au mercato d'hiver, Le Guen ne dispose que d'un groupe restreint auquel il a dû ajouter pas mal d'autres jeunes sans expérience comme Makonda, Partouche, Charbonnier ou le dernier, Barrada. Quand on connait le niveau des remplaçants tels Kezman, Pancrate ou encore Bourillon, actuellement encore diminué, il faut croiser les doigts pour que le onze de départ ne connaisse aucune baisse de régime et blessures.
Le calendrier offre des déplacements à Toulouse, Lille, Lyon notamment ainsi que Valenciennes qu'il ne faudra pas prendre à la légère. La pression qui a pesé sur le Parc a coupé les jambes parisiennes dimanche dernier. Espérons que loin de leurs bases, les coéquipiers de Makelele soient plus libérés et livrent une meilleure partition. Le parcours au Parc ne devrait pas poser de problèmes avec une seule réception difficile, celle de Rennes début mai. Autant dire que Paris a les moyens de se positionner sur le podium…
» Bordeaux, le meilleur calendrier (4eme avec 50 points)
Là aussi, tout le monde s'est enflammé après la démonstration des Girondins face à Paris début janvier (4-0). Mais la suite est moins glorieuse pour des Bordelais en sérieuse perte de vitesse ensuite avec un Yoann Gourcuff loin de sa forme optimale depuis un déplacement au Vélodrome début février. Mais il est évident que le club au scapulaire va se reprendre dans le sprint final, surtout que le calendrier à venir devrait l'y aider.
Au programme, seuls Lyon et Rennes en l'espace d'une semaine (32eme et 33eme journée), sont susceptibles de poser des problèmes aux hommes de Laurent Blanc. Les autres adversaires sont largement à leur portée à condition de les prendre au sérieux car pas mal d'adversaires dont Caen, dernier déplacement de Bordeaux, ne sont pas encore sauvés d'une prochaine relégation.
» Il ne faut pas oublier Toulouse, Lille et Rennes mais, malgré la qualité de ces équipes, elles semblent encore bien tendres pour espérer le titre de champion.