Montpellier : paris abdique

Par · Publié le 15 mai 2010 à 0h
Dans un Parc des Princes dont les supporters auront peu soutenu ses joueurs car davantage préoccupés par les mesures visant leurs tribunes, Paris a réellement bafoué son jeu, offrant le match à des Montpelliérains qui n'en demandaient pas tant. Le PSG est très logiquement défait par une belle équipe de Montpellier qui mérite sa qualification en Europa League.
Tactiques :

Paris : En l'absence de Sessegnon, Kombouaré reconduit son équipe-type en alignant Sankharé en lieu et place du Béninois. En dehors de ce changement, Jallet prend place en tant que latéral droit et Hoarau et Erding, malgré leurs blessures respectives à la main droite, occupent le front de l'attaque.

Montpellier : René Girard positionne son équipe en 4-5-1 avec Camara seul en pointe, les couloirs étant occupés par Compan et Montano. Sailhi et Belhanda sont chargés de la récupération.

Début de rencontre de Paris en dilettante

Dans un Parc des Princes loin d'être rempli, Paris se présente face à une équipe de Montpellier motivée par l'enjeu. Et entre l'envie montpelliéraine et l'absence d'engagement parisien, la partie ne tarde pas à choisir son camp. Paris est amorphe, ne propose pas de jeu alors que Montpellier trouve les décalages et semble en confiance, réussissant les nombreux dribbles tentés.

Dès lors, rien d'étonnant à ce que la possession de balle et les occasions penchent du côté des visiteurs. Ainsi, Montpellier, après s'être procuré trois coups francs durant les premières minutes de la rencontre commencent à porter le danger sur le but de Coupet. La première réelle occasion intervient à la 10e minute sur une tête de Montano, mais ce dernier ne trouve pas le cadre. Deux minutes plus tard, le Colombien parvient enfin à trouver le cadre d'une belle frappe croisée mais Coupet s'interpose, du bout des doigts et en deux temps. Finalement, Montpellier, à force d'envie et de talent va finir par trouver la faille. A la 16e minute, Camara, virevoltant ce soir, décale parfaitement Dernis sur la gauche. Le joueur ne se pose aucune question et enroule une frappe magnifique qui vient se loger dans la lucarne opposée de Coupet, qui ne peut rien. Montpellier ouvre très logiquement le score (0-1).

Paris se réveille enfin

Après ce début de rencontre qui voit Montpellier avoir une possession du ballon de 64%, Paris, touché dans son orgueil, se décide enfin à accélérer le rythme et se porte alors vers l'attaque alors que Montpellier en profite pour attendre les Parisiens et procéder en contre. Côté parisien, c'est Hoarau qui est le plus en vue ce soir. Dribbles, grands ponts, déviations, tout réussit au géant Réunionnais comme sur ce raid de la 21e minute lorsqu'il se présente seul face à Jourdren. L'attaquant ouvre alors bien son pied mais le ballon, qui se dirigeait vers le petit filet est sorti sur sa ligne par Belhanda. Paris poursuit alors ses offensives par Jallet (27e) qui offre un beau centre en retrait puissant qu'Erding ne parvient malheureusement pas à dévier.

Le Turc est alors régulièrement cherché en profondeur par ses partenaires (30e, 39e), quand ce n'est pas Hoarau qui cherche à la trouver par ses bonnes déviations (35e). Mais Paris ne parvient pas à faire sauter le verrou montpelliérain et retourne aux vestiaires mené d'un but.

Paris cueilli à froid avant de sombrer...

Alors que Paris avait plutôt bien fini la première mi-temps, les joueurs de Kombouaré se font piéger dès le début de la seconde période. A la suite d'un cafouillage dans la surface parisienne, le ballon revient sur Lilian Compan qui, sans se poser de questions, catapulte le ballon dans le but de Coupet (0-2) ! La tâche s'annonce dès lors très compliquée pour un Paris Saint-Germain pas totalement concerné par la rencontre.

Montpellier, qui jouait déjà sur son avantage, continue sur sa lancée et laisse Paris s'empaler sur sa défense. Ainsi, Sankharé, très décevant ce soir, rate son centre alors que le décalage était fait (53e). Il sort sous les sifflets du Parc avant d'adresser la première frappe parisienne de la seconde période... Dans un pack de bouteille d'eau sous le regard médusé de Kombouaré (55e). Ce geste sera certainement suivi de conséquence pour le joueur.

Paris ne parvenant pas à se montrer dangereux, notamment à cause d'un superbe quadrillage et d'une belle maîtrise des Montpelliérains valant des "olés" de la part des supporters du Parc, ce sont les joueurs de René Girard qui reprennent les choses en main. A la 57e minute, à la suite d'un superbe mouvement, Bocaly centre en retrait pour Belhanda dont la frappe puissante frôle la barre transversale de Coupet. Une minute plus tard, c'est Dernis qui se retrouve en belle position. Bien servi par Belhanda sur le côté droit de la défense parisienne, il croise sa frappe qui trompe le gardien parisien et crucifie le PSG (0-3). Paris laisse totalement filé ce match, ne montrant un sentiment de révolte que trop sporadiquement pour espérer inverser la tendance et laisse Montpellier lui infliger une réelle leçon de football.

Cependant, les joueurs offensifs de Paris tentent de se montrer et de sauver l'honneur : Giuly d'un centre-tir (60e), Jallet accroché dans les 6 mètres et qui aurait pu bénéficier d'un penalty (66e) puis Armand d'un centre en retrait (73e) tentent de permettre à Paris de réduire le score mais sans succès. C'est alors le moment que choisit la tribune Auteuil pour allumer un nombre impressionnant de fumigènes qui seront lancés vers la pelouse. L'arbitre arrête logiquement le match quelques instants, le temps que la fumée se dissipe. Lorsque le jeu reprend, cet interlude a dû déconcentrer les joueurs de Montpellier puisque Erding, bien servi par Giuly, parvient à réduire le score d'une tête décroisée (1-3, 79e). Le Turc marque son 15e but de la saison et en profite pour devenir le meilleur buteur de la saison dans la surface (7 buts).

Le match tombe alors dans un faux rythme qui convient parfaitement à des Montpelliérains en passe de se qualifier directement en Europa League grâce à cette victoire. Paris obtient bien quelques corners ou coups francs par Erding, très combatif, mais sans succès (82e, 90e, 90 +3). Comme souvent, ces derniers ont été très mal négociés par le Paris Saint-Germain.

L'arbitre siffle sur ce score la fin de ce match et de cette saison, laissant les supporters parisiens à leur détresse de voir leur équipe vaincue une fois de plus sur sa pelouse en ayant peu combattu.


Sur ce match, Montpellier s'impose très logiquement, ayant démontré une aisance technique et une tactique que les Parisiens peuvent leur envier. Privé de Sessegnon, Paris n'a que trop peu souvent réussi à surprendre l'arrière garde montpelliéraine alors que la défense parisienne s'est montrée terriblement statique. Kombouaré sait maintenant quelle tâche lui est réservée lors du prochain mercato pour rendre son équipe plus compétitive en vue de la saison à venir.



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