Présent au master Golf et foot organisé à Arras par Gervais Martel, Vincent Guérin, joueur parisien de 1992 à 1998, a accordé un entretien à chronofoot dans lequel il revient sur la saison parisienne et les déboires du PSG.
Joueur indispensable de la période Canal +, Vincent Guérin suit avec attention l'actualité du club parisien. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le joueur ne reconnaît plus le club avec lequel il a été champion de France (1994) et d'Europe (1996) : "C'est compliqué, très compliqué... Il y a globalement un manque de stabilité dans le club, depuis 10 ans. Et puis les bases ne sont pas assez solides. Tous les grands clubs sont basés sur d'anciens joueurs, ce qui n'est pas forcément synonyme de résultats sportifs. Mais en termes d'image et de crédibilité, ces clubs s'assoient sur ces anciens joueurs qui vont dans la même direction, ce qui est important."
Le buteur salvateur face à Barcelone en 1995 fait un détour pour aborder la situation de son ami, Antoine Kombouaré, coach parisien depuis cette saison : "Kombouaré n'est pas partie prenante dans toutes les décisions. Il faut une direction qui prenne ce virage, qui donne ces choix-là. On voit à Lyon, il y a un mélange entre les générations au sein du club. Pareil à Bordeaux, au Milan AC ou à Barcelone. Tous ces clubs-là sont construits de la même façon."
Malgré tout, le fait marquant de cette saison concerne à ses yeux les débordements de supporters autour du Parc des Princes et le plan anti-violence de Leproux visant à pacifier les travées du stade. Très favorable à cette décision, Vincent Guérin ne s'en cache pas et souhaite par-dessus tout que les chants s'élèvent à nouveau des tribunes du Parc, à l'image de ce qu'il a connu il y a une quinzaine d'années :
"On ne peut pas rester insensible. Mais on a atteint un point de non-retour, l'obligation de faire quelque chose. On ne vient pas au stade pour voir 5000 policiers. Malheureusement, on est arrivé à une issue fatale avec deux morts. Et le sport, ce n'est pas ça. C'est avant tout la fête, le plaisir, le respect de l'adversaire, que ça soit dans les tribunes ou sur le terrain."
Cette décision est même indispensable puisque selon l'ancien joueur, les tribunes ont un impact direct sur les performances des Parisiens : "Les joueurs sont des hommes avant tout. Même Antoine a été gêné dans son travail, avec des entraînements qui ont été annulés par les instructions de la Préfecture de Police. C'est automatiquement quelque chose de négatif. Après, quand on voit l'image du club, notamment à l'extérieur, elle est très mauvaise. C'est encore plus mauvais pour les joueurs."
Actuellement gérant d'une société spécialisée dans l'évènementiel (Vincent Guérin Sports), l'ancien milieu de terrain du Paris Saint-Germain semble en adéquation avec les décisions de la direction actuelle. Et surtout, comme tout supporter parisien, il ne souhaite qu'une chose : que les tribunes du Parc retrouvent leur passion et que les résultats du PSG refassent parler du club, mais d'un point de vue sportif cette fois.