Chaque semaine, PlanètePSG vous offrira l'opportunité de découvrir une anecdote liée à la vie du club. Cette semaine, nous vous proposons de revenir sur un épisode datant du mois d'avril 1995, période où le PSG était encore en position de remporter le championnat de France. Mais visiblement, Luis Fernandez, alors entraîneur de l'équipe en avait décidé autrement.
En ce mois d'avril 1995, Paris lutte pour le titre avec Auxerre et Metz, alors que les Rouge et Bleu comptaient 10 points d'avance à la trêve hivernale. Seulement, Paris a vu fondre sur lui ses deux concurrents et les mois d'avril et de mai deviennent donc décisifs dans la lutte pour le titre. Et lorsque Paris a l'occasion de reprendre la tête du championnat, un fait d'une importance minime prend une ampleur grotesque et pourrait expliquer en partie l'échec de l'équipe en championnat de France 1994/95.
En effet, après deux résultats nuls obtenus par Metz et Auxerre, Paris a l'opportunité de reprendre les commandes de la L1. Pour cela, une mission apparemment simple : battre Martigues, alors lanterne rouge, au Parc des Princes. Le matin du match, les joueurs se retrouvent donc pour préparer cette rencontre en faisant un footing dans les bois de Saint-Quentin en Yvelines. Daniel Bravo, en queue de peloton avec Youri Djorkaeff, sent après quelques instants le froid l'assaillir et décide alors de rentrer aux vestiaires afin de ne pas tomber malade. Fernandez étant loin devant, les deux internationaux quittent donc le groupe sans en faire part à leur coach. Mais ce départ précipité a pour conséquence de mettre Fernandez dans une colère noire, que les joueurs subiront de plein fouet une fois le groupe revenu.
Bravo et Djorkaeff, qui n'ont alors pas eu l'opportunité de s'expliquer, passent donc pour des tire-aux-flancs qu'il convient de punir. Le verdict est sévère : Fernandez place le soir même pour le match face à Martigues les deux joueurs, pourtant éléments clés de l'équipe, sur le banc des remplaçants. Résultat, Paris ne parvient pas à développer son jeu et concède un triste 0-0 sur sa pelouse. Auxerre garde alors la tête du championnat, qu'il ne quittera plus.
Finalement, les petits détails peuvent avoir leur importance. Et si ce simple pull oublié de la part de Daniel Bravo avait conduit à la perte d'un titre ? Si cette punition sans appel avait puni le groupe plutôt que deux joueurs vaguement fautifs ? C'est en tout cas ce que pense le joueur : "Je pense sincèrement que cette histoire nous coûte le titre. Avec Youri, on a commis une faute : on a pris cette liberté pendant la promenade, et ça, on ne l'aurait pas fait avec un autre entraîneur. Luis ne s'est pas senti respecté, et, vexé, il a voulu réaffirmer son autorité, quitte à prendre des risques. Ce risque s'est retourné contre lui." (1)
Finalement, le PSG terminera second, à quatre points de l'AJ Auxerre. Et même si Paris a perdu face à Lille la semaine suivant le match face à Martigues, cet épisode avait réellement créé une cassure entre Fernandez et ses joueurs et peut donc être considéré comme primordial dans la course au titre. Comme quoi Paris n'est décidément pas un club comme les autres !
(1) "La folle histoire du PSG" (ed. prolongations)