Antoine a accordé un entretien au 10 Sport dans lequel il aborde l’actualité sportive de son équipe ainsi que les nouvelles dispositions de sécurité pour pacifier le Parc des Princes.
Un effectif limité
Pour commencer, Antoine Kombouaré est revenu sur la saison passée, notamment sur les carences et blessures auxquelles il devait faire face et qui ont gâché le parcours parisien. "Déjà, j'avais un effectif beaucoup trop juste. Les absences de Hoarau les six premiers mois et de Camara pendant quatre mois nous ont pénalisé d'entrée. Puis, Grégory Coupet s'est aussi blessé à la cheville pendant plus de la moitié de la saison. Je n'incrimine pas les jeunes, mais l'effectif était trop juste. On a travaillé cette saison pour avoir un groupe plus homogène. On a tiré les enseignements et j'espère que cette saison on parviendra à corriger le tir."
Recruter en défense
Ensuite, le Kanak s’est attardé à décortiquer le mercato du PSG. S’il est très heureux d’accueillir Nenê et Bodmer, le coach espère un renforcement défensif. "Suite au bilan de la saison dernière, on avait ciblé des déficiences d'abord sur le couloir gauche. Par la force des choses, j'avais fait jouer Stéphane Sessegnon mais c'est un poste qui était compliqué pour lui. Avec Nené, on a fait un très gros effort et je suis ravi de l'avoir car il apporte un plus. Mathieu Bodmer, lui, va être vraiment le lienentre la défense et l'attaque. Un joueur très technique avec la capacité d'aller de l'avant. Pour l'instant des bons choix. Mainternant, il faut que cela se confirme sur la durée. J'attends au moins l'arrivée d'un défenseur mais si on peut en avoir deux c'est encore mieux. Je ne vais pas faire la fine bouche: la priorité des priorités est d'avoir un nouveau défenseur central", a-t-il souligné.
De l'importance de l'investissement personnel
S’il est exigeant sur ce dernier point et sur l’implication des joueurs, c’est qu’il ambitionne d’aller le plus loin possible dans toutes les compétitions. "On joue l'Europa League, avec un tour préliminaire compliqué face au Maccabi Tel Aviv qui a éliminé l'Olympiakos au tour précédent. C'est vrai que c'est un avantage d'avoir un banc étoffé. Le jour où nous aurons des soucis, nous aurons à disposition des joueurs capables d'entrer sans affaiblir le niveau de l'équipe et au contraire apporter un plus. Cela demande à ce que ces joueurs-là soient mentalement prêts mais surtout qu'ils aient un état d'esprit irréprochable. C'est à dire accepter mes choix et la concurrence. Plus la concurrence est forte, plus le joueur est bon. Aujourd'hui, je suis content d'avoir des soucis pour faire mon effectif. C'est un luxe de nos jours", a-t-il reconnu.
L'image ternie du PSG
L’ancien Canari a donné son point de vue sur les problèmes liés aux supporters. "C'était irrémédiable (de dissoudre les associations, ndlr). Un passage obligé pour faire cesser les violences, les insultes et les combats. On était arrivé au bout du bout. Lorsqu'on prend des mesures aussi radicales, c'est surtout aux voyous que ça ne plaît pas. Les supporters qui sont mécontents peuvent comprendre que ce sont des mesures obligatoires pour repartir sur de nouvelles bases. Sur les trois dernières saisons, il y a eu deux morts. C'est très grave. Au club, on aimerait voir un Parc des Princes pacifié plutôt que deux tribunes en train de s'affronter. Si on ne prend pas ces mesures, c'est la mort du club. Les gens viennent de moins en moins parce qu'ils ont peur, les sponsors commençaient même à fuir le Parc, plus personne ne voulait investir. Robin Leproux et moi sommes là depuis un an. On fait des démarches pour faire rentrer de l'argent dans les caisses mais plus personne ne veut investir car l'image du club est mauvaise. Certaines personnes prennent le club en otage, ce n'est plus possible."
La pression de la capitale
Fort d’une première saison avec Paris, l’entraîneur a tenté de détailler le rôle que jouent les supporters dans la vie d’un club comme le PSG. "Elle est énorme. Les supporters ne te pardonnaient plus rien. Quand on gagnait, ils étaient capables de pousser mais quand ça ne marchait pas, c'était atroce. Tu sais que tu es condamné à gagner pour passer une semaine tranquille, sinon le climat est très lourd avec des médias qui n'arrêtent pas de taper sur les joueurs. Être joueur professionnel à Paris, c'est avoir un mental très costaud ... cette pression tu ne l'as nulle part ailleurs", a-t-il rappelé, comme pour expliquer certains échecs.
Le rôle de Leproux
Pour terminer, Antoine Kombouaré a loué le travail effectué par Robin Leproux. "Robin Leproux est arrivé au club sur la pointe des pieds. Personne ne le connaissait donc il lui manquait une certaine légitimité pour s'affirmer et aller au combat avec moi. Ça a été une période difficile où je me suis retrouvé seul à taper du poing sur la table. Mais c'est quelqu'un qui apprend très vite. Aujourd'hui, il s'affirme comme un président très fort et légitime. Avec une Coupe de France, c'est déjà un président qui gagne ! Désormais, il connaît mieux ses dossiers. Quand il faut aller au combat, il est capable de prendre des décisions. Ce qu'il a fait, c'est plus que courageux. Il ne passe pas des nuits tranquilles, il reçoit des menaces. Mais il fait front, il mène son combat et nous on est derrière à le pousser", a-t-il conclu.