Durant la saison 1973-1974, le Camp des Loges a été le théâtre d’une scène plutôt cocasse qui a permis l’arrivée d’un Brésilien au PSG. Si Armando Monteiro n’a pas beaucoup fait parlé de lui, il reste un joueur important puisqu’ayant participé à la montée du club parisien en première division.
Un matin d’entraînement, Just Fontaine regarde ses joueurs effectuer les exercices préparés pour la séance du jour. Cigare en bouche, il voit débarquer un inconnu aux abords du terrain. Celui-ci ne tarde pas à engager la conversation, d’une manière plutôt étonnante :
-M. Fontaine, mon nom est Monteiro.
-Je n’y suis pour rien !, rétorque Fontaine, visiblement interloqué.
-Mon nom, M. Fontaine, ne vous dit rien. Mais, j’ai été international junior, dans mon pays, le Brésil. Et...
-Et ? ...
-... Et je voudrais bien jouer au Paris Saint-Germain !, affirme Monteiro.
-S’il n’y a que cela, la chose peut s’arranger. Mais il faudra quand même que tu me donnes un échantillon convaincant de ton talent. Des types qui ont été internationaux de ceci ou de cela, j’en rencontre tous les jours. Mais des gars qui savent à peine lacer leurs chaussures de foot aussi. Les mêmes, en général, plaisante l’entraîneur du PSG.
Après avoir écouter ce prétendu joueur, et avoir appris qu’il est spécialiste de l’aile gauche, Fontaine se décide à le voir à l’œuvre.
-je vais te donner un paire de chaussures et, tout à l’heure, tu feras voir, lui dit-il.
Au terme de cette discussion assez improbable, le Brésilien effectue un essai devant l’équipe dirigeante du club de la capitale. Il réussit à convaincre Just Fontaine de le garder en faisant preuve d’une technique correcte.
-Bon, conserve les chaussures et le reste et viens à l’entraînement, demain.(1)
Il aura donc suffi d’un essai de quelques minutes pour qu’Armando Monteiro intègre l’effectif du PSG. Vraisemblablement, la paire de chaussures offerte a fortement joué dans l’acceptation d’un contrat fort peu juteux. Bien que n’ayant que peu joué durant l’année passé à Paris (9 matches, 5 buts), Armando Monteiro laisse un bon souvenir à ceux qui l’ont côtoyé. Tous s’accordent à dire qu’il était toujours à l’écoute et très professionnel.
(1)Le Goulven, Francis et Ichah, Robert, Paris SG 81-82, éditions PAC, Paris, 1981, pp.35-40.
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