Si le Paris Saint-Germain et le Brésil peuvent souvent être associés, c'est grâce aux performances réalisées par ces joueurs auriverde qui, généralement, enflamment le Parc des Princes de dribbles chaloupés ou de buts spectaculaires. Raí, Leonardo, Valdo, Ronaldinho ou plus récemment Nenê, pour ne citer qu’eux. Mais une équipe de football est avant tout dirigée par un entraîneur. Que dire alors, lorsqu’en 2002 était annoncé du côté de la porte de Saint-Cloud Luiz Felipe Scolari, champion du monde un an plus tôt avec le Brésil de Ronaldinho… PlanetePSG vous propose un petit retour en arrière sur ce court épisode de ce technicien, qui aurait pu succéder à Luis Fernandez sur le banc.
Nous sommes au cours de la saison 2002-2003. Le PSG de Fernandez a terminé la saison précédente à la quatrième place. Lors du mercato, des joueurs comme Cardetti, Paulo Cesar, Nyarko ont rejoint l’équipe tandis que d’autres comme Distin ou encore Anelka l’ont définitivement quittée. Le début de la saison n’est pas conforme aux attentes. Luis Fernandez est sur la sellette et son mois de novembre, comme souvent au PSG, s’avère catastrophique (défaite à Sedan, à Lens, contre Nantes, un nul au Parc contre Sochaux et une défaite à Monaco). Après ses célèbres clashes avec Ginola en 1995 et Anelka en 2001, Fernandez est cette fois confronté à l’ancien joueur du Gremio. Le Brésilien tout juste champion du monde. Un joueur que le coach francilien n’arrive plus à contrôler. Le torchon brûle entre les deux, notamment par médias interposés. Fernandez met en cause la régularité de ses performances tandis que ce dernier pointe du doigt la qualité des entraînements et l’acharnement du coach à son égard.
Laurent Perpère, conscient de la situation, a fait son choix. Entre Ronaldinho et Fernandez, il opte pour le joyau brésilien. C’est dans cette optique qu’il va, après avoir concerté le PDG de Canal +, Xavier Couture, se mettre dans l’idée de remplacer l’ancien milieu de terrain. Pour lui succéder et pour faire revenir le PSG dans la course au titre, le nom de Scolari apparaît. Fin novembre 2002, le technicien est contacté et se dit intéressé. Les dirigeants parisiens voient alors un nouvel espoir arriver, celui de se séparer d’un entraîneur, une chose qu’ils voulaient, tout en faisant certainement grand plaisir à Ronaldinho, ce qu’ils désiraient. Car le voir mécontent ou sur le banc de touche, c’était lui faire perdre sa valeur marchande en vue d’un futur transfert. Un fait que Laurent Perpère n’oublia pas de signaler à Luis Fernandez lorsqu’il déclare, après la victoire du PSG contre Lyon (2-0) le 4 décembre, que l’entraîneur français restera en place tant qu’il respectera trois critères de qualité : "Les résultats, le respect du club et la valorisation des actifs" (*), sous-entendu ici, Ronaldinho.
Concernant Scolari, l’histoire ne va pas plus loin. Il avait donné son accord, deux jours auparavant, à la fédération portugaise pour s’occuper de la sélection lusitanienne. Au téléphone, il déclare ainsi, deux heures après le premier échange : "Ma femme m’a dit que je n’ai pas le droit de ne pas respecter ma parole. Je suis désolé, mais je ne pourrai pas aller plus loin dans nos discussions." (*)
Terminé. Le rêve n’a duré que deux petites heures… Néanmoins, l’histoire ne dit pas si les négociations auraient été aisées avec cet entraîneur tout juste auréolé d’un titre de champion du monde et aux exigences financières, sans aucun doute, très élevées, ni même si Ronaldinho serait resté une saison de plus à Paris.
Luis Fernandez reste à bord du navire, et ce, jusqu’à la fin de la saison (pour une bien triste onzième place), malgré des relations tendues avec ses supérieurs et un Ronaldinho qui sera exaspéré jusqu’à la fin de le voir encore sur le banc. Vahid Halilhodžić lui succèdera. Ronnie partira au FC Barcelone. Quant à Scolari, il emmènera le Portugal en finale de son Euro, en 2004, face à la Grèce (défaite 1-0).
*La folle histoire du PSG (ed. prolongations)
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