En cette période de trêve internationale, L’Équipe tente de décrypter le renouveau du centre de formation du PSG et sa manière d’intégrer les jeunes au sein de l’effectif professionnel.
Il n’y a pas si longtemps, il n’était pas rare d’entendre des commentaires négatifs des journalistes à propos de la qualité de la formation à Paris. En effet, on entendait surtout parler des coups ratés par le club de la capitale plutôt que des bons joueurs dénichés. Les choses on désormais changé : 21e en 2006, c’est maintenant la 11e place qu’occupe la formation du PSG. Une progression largement représentée par les titres obtenus récemment, à savoir champion des moins de 19 ans en 2010, vice-champion des moins de 17 ans, et dont est très fier Bertrand Reuzeau. "Au niveau des résultats sportifs, on est deuxièmes derrière Sochaux. Et on a le plus de jeunes en sélections nationales [une quinzaine]", précise-t-il.
La principale évolution de la formation des jeunes se situe au niveau de l’intégration de nouveaux éléments dans l’équipe première. Outre les Sakho et Chantôme, titulaires indiscutables en championnat, la saison 2010-2011 a permis de découvrir quelques noms tels que Bahebeck, Kebano, Landre ou encore Makhedjouf. Comment est-on passé de l’absence de résultats à l’arrivée massive de bons joueurs issus du centre de formation ? "On cherche à valoriser nos jeunes plus rapidement au sein du groupe pro. L’objectif, c’est qu’ils viennent le renforcer à hauteur de 30 %. En France, on a trop misé sur des costauds, constate Reuzeau. Beaucoup de bons joueurs ont disparu comme ça. Depuis deux ans, on insiste sur la technique individuelle, le sens du collectif, la science du placement, la vision du jeu. Tout le monde ne peut pas être le Barça, mais on peut s’en inspirer", a ajouté le responsable de la jeune classe parisienne.
Outre l’aspect technique, les sommes allouées sont aussi plus importantes que par le passé avec quasiment 4 millions d’euros de budget par an. De plus, l’accent est mis sur l’aspect humain, comme l’explique Antoine Kombouaré. "Les éducateurs doivent apprendre aux jeunes à dire bonjour ou à ne pas se montrer jaloux envers ce que gagne le copain, insiste l’entraîneur du PSG. C’est nécessaire pour qu’un collectif fonctionne. Le plus important, c’est d’apprendre à se battre les uns pour les autres. Ça, c’est plus fort que tout."
Cette mise en avant a donc plusieurs explications positives, mais elle relève aussi d’une situation économique compliquée pour le club parisien. "L’économie du marché et la crise font qu’on est obligés de travailler sur notre centre. Tous les clubs sont en train d’essayer de relancer leur formation", commente Alain Roche. Ainsi, le PSG se fait plus présent dans sa région. "Depuis cinq ou six ans, on ressent beaucoup plus la présence du PSG au niveau du recrutement des jeunes. On a vu à cette époque le PSG montrer le bout de son nez pour des joueurs sur lesquels nous étions et qu’ils ne suivaient pas jusque-là. Et depuis quatre ans, on observe une consistance dans le jeu des équipes de jeunes du Paris SG. Avant, la politique du PSG, ce n’était pas forcément de leur faire de la place", remarque Patrick Rampillon, responsable de la formation à Stade Rennais.
Généralement doté d’une enveloppe de transferts relativement faible depuis l’arrivée de Colony Capital, le PSG devrait continuer de faire appel aux joueurs de la réserve pour compléter son groupe professionnel et ainsi permettre l’éclosion de quelques talents.
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