L'histoire de Nicolas Anelka au PSG s'avère être un long feuilleton. Aujourd'hui à Chelsea et suspendu en Équipe de France, la carrière du joueur est pour le moins des plus atypiques, qui compte autant de titres que de conflits. PlanetePSG vous propose un retour sur la saga de ce joueur, riche en rebondissements.
D'Arsenal au Real, Anelka rencontrera les mêmes problèmes...
Nicolas Anelka signe à Arsenal le 14 février 1997. Grand espoir du football français et âgé de 18 ans, il s'attend à avoir enfin, le temps de jeu qu'il pense mériter au vu de son potentiel. Chez les Gunners, Anelka connaît des hauts et des bas. Des hauts comme son doublé Coupe-Championnat à l'issue de la saison 1998 mais aussi ses 17 réalisations en 35 rencontres de championnat lors de la saison suivante. Des bas comme la concurrence à laquelle il doit faire face (Overmars, Bergkamp, Wright) mais notamment ses relations avec les tabloïds. C'est ainsi qu'il est pour la première fois convoqué en équipe nationale le 22 avril 1998. Néanmoins, Aimé Jacquet ne le prend pas pour le Mondial 98. Lassé de la presse anglaise et mal adapté à sa vie londonienne, il souhaite déjà quitter le club.
Il va alors rejoindre le grand Real Madrid à seulement 20 ans pour un montant record de 220 millions de francs. Ses débuts à Madrid sont médiocres, le joueur ne faisant pas beaucoup d'efforts pour s'intégrer dans la Maison Blanche et ayant toujours autant de problèmes avec les médias. Il est d'ailleurs suspendu pour 45 jours, le 14 mars 2000 pour avoir refusé de s'entraîner. Au bout de deux semaines, l'international français s'excuse et la sanction est levée. Sa fin de saison est nettement meilleure, avec des buts décisifs en demi-finale de la Ligue des Champions face au Bayern Munich. Anelka remporte le trophée et dispute l'Euro 2000 qu'il gagne également, avec les Bleus, sans y inscrire le moindre but. Il aura inscrit 2 petits buts en Liga pour 19 participations.
...et fera son grand retour dans son club, le Paris Saint-Germain.
En juillet 2000, c'est le retour de l'enfant de la banlieue de Trappes au PSG. Pierre Lescure et Laurent Perpère font revenir le joyau parisien pour un montant une nouvelle fois record de 219 millions de francs, soit 44 fois le prix de sa vente à Arsenal trois ans plus tôt... Anelka signe pour six ans dans un club qui se veut ambitieux. Laurent Perpère : "Le titre et les quarts de finale de la Ligue des Champions." * C'est un PSG version jeune qui s'apprête à démarrer ce championnat (Luccin, Dalmat, Anelka). Et si le début de saison s'annonce conforme aux attentes du club (17 buts en 7 matches, victoire 7 à 2 contre Rosenborg en Ligue des Champions pour une qualification pour la deuxième phase de la compétition), ce qui est devenu la traditionnelle crise d'automne vient semer la zizanie dans tout Paris. Le PSG s'est-t-il vu trop beau ? Le mois de novembre de l'année 2000 est noir (4 défaites et 1 nul en Division 1). Bergeroo est alors menacé et après le retour d'Anelka quelques mois plus tôt, il se murmure qu'une autre personne pourrait revenir à Paris...
Anelka et Fernandez :
Le 2 décembre 2000 est une date charnière. Le PSG s'incline à Sedan (5-1) et Bergeroo, persuadé d'avoir été lâché par ses troupes, finit par démissionner. Pendant ce temps, les dirigeants Parisiens ont déjà en quelque sorte prévu une solution. Luis Fernandez paraphe son nouveau contrat d'entraîneur quelques jours plus tard. L'homme qui ramena la Coupe des Coupes 4 ans plus tôt apparaît comme un sauveur, même si sa première rencontre sur le banc sera une défaite à Galatasaray en Ligue des Champions. Et Fernandez, qui vient d'entraîner pendant quatre ans l'Athletic Bilbao souhaite reprendre le contrôle du vestiaire avec autorité et rigueur. Il semble loin le temps de l'entraîneur (trop) proche de ses joueurs. Le coach apporte quelques retouches à l'équipe lors du mercato hivernal mais son entente avec Nicolas Anelka se dégrade. L'équipe termine la saison à une bien triste neuvième place, synonyme de qualification pour l'Intertoto...
Lors du mercato estival, Anelka voit la plupart de ses copains être priés de voir ailleurs : Luccin est prêté au Celta Vigo, Distin à Newcastle, Abriel signe à Amiens. La suite, c'est un désamour entre les deux hommes. Pour Anelka, il y a absence de plan de jeu, tandis que Fernandez affirme que son joueur est fainéant. Le début de la saison n'est pas pharamineux pour l'attaquant, si bien que Fernandez n'hésite pas à remplacer de temps en temps. Le joueur n'est plus heureux dans cette équipe à Paris et ne comprend pas les choix tactiques de son entraîneur. De plus, il sent que sa place en sélection n'est pas ancrée dans le marbre, à seulement 8 mois d'un mondial. Après avoir été évincé du groupe quatre ans auparavant, le joueur ne veut surtout pas rater celui-là. Lors d'un entraînement, la tension monte encore d'un cran entre les deux. Anelka quitte alors le terrain et est dans les tribunes pour la réception de Lyon (2-2). Au mercato hivernal, Anelka est prêté à Liverpool, lui qui souhaite retourner dans le championnat anglais. Son conflit avec Fernandez est devenu trop lourd. Les deux hommes ne s'entendent plus et il est impensable d'imaginer la saison se poursuivre avec ces deux-là dans la même équipe. Pourtant, Luis Fernandez déclare, près de huit ans après cet épisode qu'avec "Nico, "tout s'est bien passé" et que "s'il est parti, c'est juste parce qu'il en avait marre de la France." * Peut-être n'a-t-il pas totalement tort, mais étais-ce là le seul problème d'Anelka ? Seulement 18 buts en 57 apparitions pour l'enfant prodige. Anelka quitte le PSG pour la deuxième fois, à tout juste 22 ans. Et encore une fois, on pense qu'il ne reviendra plus, même s'il n'était que prêté au club anglais.
Une succession de clubs :
Non convoqué pour le mondial 2002, la suite de la carrière d'Anelka n'est qu'une succession de clubs jusqu'à sa signature à Chelsea.
Décembre 2001 – Juin 2002 : Liverpool
Anelka est prêté par le PSG à Liverpool mais ne séduit pas suffisamment Gérard Houiller pour que celui-ci l'achète. Il participe à 20 rencontres de championnat et inscrit 4 buts.
Juin 2002 – Janvier 2005 : Manchester City
Il dispute 89 matches de championnat pour 38 réalisations, un bilan plutôt correct. Anelka semble avoir trouvé un club pour s'imposer sur la durée, même si ce dernier ne collectionne pas les trophées. Les problèmes sont à chercher du côté de l'Equipe de France en 2003 puisqu'il sera en conflit ouvert avec Jacques Santini, après avoir refusé une sélection. Comme un air de déjà vu, on se dit qu'Anelka ne portera plus jamais le maillot Bleu.
Janvier 2005 – Juin 2006 : Fenerbahçe
Lors du mercato hivernal, le joueur veut changer d'air et choisit comme destination la Turquie. Auteur de 14 buts en 39 matches de championnat, Anelka est crédité de bonnes prestations, mais l'attractivité de son championnat lui coûte plus ou moins sa place dans le groupe de Domenech pour le Mondial 2006, bien que ce dernier l'ait rappelé quelques mois auparavant. Le troisième qu'il rate.
Juin 2006 – Janvier 2008 : Bolton
Dans le but de se mettre plus en valeur, l'attaquant retourne en Angleterre et participe aux bons résultats de Bolton avec 21 buts en 53 rencontres de championnat. Son retour en Angleterre et sa fin de saison avec Chelsea lui permette de retrouver véritablement le maillot tricolore, avec notamment une sélection ponctuée d'un but en Lituanie le 24 mars 2007 à l'occasion des éliminatoires pour l'Euro 2008. Nicolas marque le but du match aller et semble plus sage, enfin prêt pour assumer son statut. Il dispute le tournoi de l'Euro, avec une élimination précoce dès le premier tour.
2008 - ? : Chelsea
Lorsqu'il quitta Liverpool en 2002, il n'avait sans doute pas pensé attendre si longtemps avant de retrouver une équipe de ce standing, lui qui a joué à Arsenal et au Real Madrid a moins de 20 ans... Avec 31 buts inscrits en plus de 84 rencontres disputées en championnat, Anelka, trentenaire maintenant, à trouver son bonheur. Même si la vie n'a pas toujours été Bleu à Chelsea (successions d'entraîneurs avec Avram Grant, Scolari, Hiddink, Ancelotti), le joueur s'épanouit dans la formation londonienne aux côtés de Drogba et Malouda. Seule, et non la moindre, fausse note au tableau, sa carrière internationale. Sa première coupe du monde, en 2010, a été désastreuse. Titulaire à la pointe de l'attaque, les prestations sportives du joueur étaient décevantes. Son altercation et l'abattage médiatique qui suivit ses propos envers le sélectionneur Raymond Domenech à la mi-temps du deuxième match contre le Mexique lui coûteront une sanction de 18 matches de suspensions... Il ne gardera décidément aucun bon souvenir d'une Coupe du Monde... En 69 sélections, Anelka aura inscrit 14 buts. Et même si Laurent Blanc affirme le suivre comme tout joueur français, il semble assez improbable de le revoir porter les couleurs de l'équipe nationale, l'ayant annoncé lui-même. Mais au vu du parcours d'Anelka, on sait que les probabilités sont faites pour être déjouées...
*La folle histoire du PSG (ed. prolongations)
Réagissez sur le forum : Cliquez-ici !