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· Publié le 26 décembre 2011 à 21h41
Venez découvrir du 16 au 23 décembre le ballet, Blanche Neige, chorégraphié par Angelin Preljocaj.
Il y a un peu plus de trois ans à Lyon, Angelin Preljocaj, chorégraphe français aux inspirations classiques et contemporaines décidait de créer son propre ballet. Inspiré du conte des frères Grimm écrit en 1812, qui de l’analyse psychanalyste et œdipienne de Bruno Bettelheim, il créé
Blanche-Neige. Vingt six danseurs sont alors sélectionnés afin de travailler sur les musiques de Gustav Malher, dont la très reconnue Nagisa Shirai, d'origine japonaise entrée au Ballet Preljocaj dès 2001, et qui interprète dans ce spectacle-ci le rôle principal, celui de Blanche Neige.
Le succès est immédiat. La presse s’en empare et en fait un ballet populaire. Il est rare que le bruit des ballets dépasse les murs de l’Opéra.
Blanche Neige l’a fait. Diffusion au cinéma puis sortie dvd (la jaquette représente une femme nue plongée dans une marée de pommes rouges sang… mémorable), spectacle en plein air dans les jardins du Château de Versailles lors de l’été 2009, revisité par Preljocaj lui-même spécialement pour l’occasion, récompensé d’un Globes de Cristal en 2009 dans la catégorie meilleur spectacle, et 15 jours de succès consécutifs au
Théâtre National de Chaillot (même
Trisha Brown cette année, n’a pas eu le droit à tant !)… Ballet superstar que les critiques viennent même à comparer à celui de Roméo et Juliette, de Cendrillon ou de la Belle au Bois dormant. Un ballet narratif, avec une belle dramaturgie et beaucoup d’émotions, des gestes fluides et sincères.
Sur un décor somptueux de Thierry Leproust, les vingt six danseurs du Ballet Preljocaj se livrent à des formes abstraites, une liberté totale des mouvements et de l’énergie que notre corps dégage.
Blanche Neige offrira aux spectateurs de Versailles une parenthèse féérique au cœur du conte légendaire des frères Grimm, reprit par les studios Disney en 1937. La magie de l’ensemble tient aussi, sans parler des décors et de la mise en scène, des costumes originaux dessinés et réalisés par Jean-Paul Gaultier en personne. Très proche du costume scénique (Gaultier a par exemple travaillé sur les tenues de Madonna pendant des années, mais également sur ceux de la chorégraphe Régine Chopinot), le choix d’Angelin Preljocaj n’était finalement que logique : il est peut-être le meilleur dans cette discipline. Comme personne, Gaultier sait jouer avec les matières, avec les époques, avec les styles et les préjugés. Pour Madonna, quand il imagina ses seins pointus et « agressifs », il revendiqua pour elle le nouvel état de la féminité et de la femme en général. Ainsi, pour cette terrible Reine, la marâtre (peut-être finalement le personnage central du conte), Preljocaj voulait se défaire de son allure cabaret, trop légère à son goût. Gaultier en a fait une reine à mourir de frisson, enfermée dans une cage de vêtements, bustiers sexy et talons hauts… La collaboration entre Gaultier et Preljocaj n'est pas étrangère à une telle réussite. L'équation chorégraphie + costumes ne peut que remporter un succès scénique effectivement.
Ne ratez pas cette nouvelle occasion de découvrir les vingt six danseurs chorégraphiés par Angelin Preljocaj dans l’un des plus beaux endroits que Paris et sa région nous aient légué :
l’Opéra Royal du Château de Versailles, divine salle d’Opéra construite sous Louis XV.
Tarifs : de 45 à 120€.
Horaires : vendredi et samedi à 20h, dimanche à 16h, et du mardi au vendredi à 20h.