Nous avons eu peur… Les orages et les averses de ces derniers jours auraient pu gâcher la fête. Mais le soleil s’est même invité au Bois de Vincennes pour célébrer et honorer, ces samedi 2 et dimanche 3 juin 2018, la nouvelle édition de We Love Green.
Une nouvelle édition marquée par la prestation explosive d’Orelsan, le show onirique et végétal de Björk, la pop sucrée signée Beck, le style frenchy assumé de Juliette Armanet ou encore l’indie rock de Father John Misty, le trio hip hop de Migos et la rage de King Krule.
Mais le festival We Love Green c’était aussi des discussions et des conférences abordées sur la scène Think Tank avec plusieurs invités de marque comme notamment Jacques Attali et Celia Blauel.
Les animations étaient aussi nombreuses sur le site du festival avec un village Greenroom où le public a pu s'initier à la danse et au karaoké dans de toutes petites maisons colorées. karaoké.
Enfin, la restauration était une fois encore de la partie avec de très nombreux stands aux styles culinaires variés et, pour la première fois, un grand Banquet imaginé en partenariat avec Quixotic Projects et Tabasco.
Retour sur ces deux jours !
Il est 15h passé et les festivaliers sont déjà nombreux à arpenter le Bois de Vincennes ce samedi 2 juin 2018.
Comme chaque année, le public a sorti ses plus belles tenues pour briller sur la pelouse. Les paillettes se sont également une fois de plus invitées sur les visages des spectatrices pour le plus grand plaisir des photographes.
Si certains sont déjà en train de faire bronzette, d’autres se pressent pour ne rien manquer de la programmation musicale qui s’annonce cette année très éclectique. Du rock, du hip hop, de la chanson française ou encore de l’électro… Il y en a pour tous les goûts!
Et notre journée débute avec le style très dansant de Khruangbin. Ce trio américain, originaire du Texas, fait dans l’instrumental. Composé notamment du guitariste Mark Speer et de la bassiste Laura Lee, le groupe ne met pas longtemps à faire danser le public grâce à son style inspiré par le thai rock et la funk des années 60’s et 70’s. Une bonne mise en bouche pour débuter!
La suite se fait sur la scène de la Prairie avec la jeune Belge Angèle, visiblement heureuse d’assurer son tout premier festival en plein air devant autant de monde. Pas froid aux yeux, Angèle enchaîne les morceaux avec une belle énergie. Avec sa voix de velours, la jeune Bruxelloise assume un langage hyper contemporain et un style décomplexé devant un parterre de fans indéniablement conquis.
Autre style avec Ibeyi. Les deux sœurs jumelles franco-cubaines nous ont véritablement séduites sur la scène de La Clairière. Lisa-Kaindé et Naomi Diaz, ce sont d’abord une énergie et une complicité indéniables. Leurs voix entremêlées donnent une réelle dimension à leurs chansons qui proposent un style musical unique entre modernité et tradition, le tout habillé de sonorités organiques. Le rythme et l’émotion sont là pour notre plus grand bonheur! Cerise sur le gâteau avec la venue du rappeur Orelsan le temps de leur duo "Notes pour trop tard".
Retour sur la scène de la Prairie avec le phénomène musical français Juliette Armanet. Avec sa veste argentée et ses lunettes sur le nez, c’est bien évidemment derrière son piano à queue que l’artiste prend place. Les fans, venus en famille, sont nombreux et semblent connaître les paroles par cœur, surtout lorsque son hit « L’Amour en solitaire » retentit. Avec sa voix faisant par moment penser à celle de Véronique Sanson et ses mélodies rappelant celles de Michel Berger et France Gall, Juliette Armanet a réussi à importer avec brio la variété française mixée à l’électro à We Love Green.
Changement radical de ton avec la venue de Lomepal sur la scène de La Clairière. Lui aussi semble être venu avec son importante communauté de fans. Propulsé en 2011 en collaborant avec Nekfeu sur le titre « À la trappe », ce rappeur a depuis fait un sacré bout de chemin avec la publication, le 30 juin 2017, de son album « Flip », certifié disque de Platine!
Résultat ? Les hits extraits de ce disque fusent avec une énergie débordante. Là encore, les spectateurs chantent haut et fort les paroles écrites par Antoine Valentinelli, aka Lomepal.
Retour sur la scène de la Prairie avec un artiste qu’on adore, Beck ! Actuellement en tournée européenne pour assurer la promotion de son dernier opus "Colors", l’américain a dévoilé un très bon set à la fois dansant et émouvant. Si ses morceaux les plus récents étaient bien évidemment à l’honneur (« Colors », « Up All Night » ou encore « Wow » et « Dreams »), Beck n’a pas oublié d’honorer ses premiers hits à l’instar de « Loser », « Sexx Laws » ou encore « Girl ».
Au tour de Sampha de faire le show. Chanteur, claviériste et producteur, le britannique Sampha Sisay en a profité pour séduire le public grâce aux morceaux extraits de son premier opus baptisé "Process". Electro et soul étaient de la partie.
Place ensuite à l’une des têtes d’affiche très attendues par les festivaliers de We Love Green, j’ai nommé Orelsan. Est-il vraiment nécessaire de le présenter ? Compte tenu du nombre de spectateurs présents devant la scène de la Prairie, on prend notion de sa réelle notoriété sur le festival.
Sans surprise, Orelsan a su mettre le feu au Bois de Vincennes avec son énergie débordante et son style inimitable. Les hits étaient aussi de la partie avec l’incontournable « Basique », repris en cœur par le public, mais aussi « La Pluie », « Défaite de famille », « San » ou encore « Tout va bien ».
La masse du public se fait désormais bien sentir (rappelons que la journée du samedi était complète avec plus de 38 000 personnes présentes). Il est clairement difficile par moment de circuler pour rejoindre une scène…
Mais qu’importe, le public poursuit sa soirée dans la joie et la bonne humeur. Tous prennent désormais la direction de la scène de La Clairière pour découvrir Migos, autre tête d’affiche de ce samedi.
Ce trio d’Atlanta est imprégné de la tradition sudiste des groupes hip-hop. Offset, Quavo et Takeoff font donc dans le hip hop et plus exactement la trap qui ne cesse de faire des adeptes.
Pour We Love Green, le groupe est revenu sur son dernier opus, "Culture II", marqué par des hits que le trio a bien évidemment mis à l’honneur ce samedi soir, comme les titres « Walk it like Talk it », « Stir Fry », » Get Right Witcha », « Bad and Boujee ». L’euphorie est alors à son comble et les festivaliers sont plus heureux que jamais ! Certains n’hésitent d’ailleurs pas à monter sur les structures métalliques de la scène pour mieux apercevoir les trois phénomènes.
On termine avec l’incontournable Jamie XX ! Le britannique, connu pour sa participation au groupe londonien The xx, est également célèbre pour ses remixes. Souvent programmé en festivals, Jamie XX a la recette magique pour faire danser les festivaliers. Et il nous l’a une fois encore démontré grâce à des singles aussi efficaces que « Loud Places » et « Gosh ».
Côté électro, Dixon et Black Madonna ont également bien fait bouger le public non loin de là, sur la scène LaLaLand.
Nouvelle, seconde et ultime journée pour le festival We Love Green. Et bonne nouvelle puisque le beau temps s’est encore invité sur cette journée du dimanche 3 juin 2018.
Si certains sont déjà sur le site du Bois de Vincennes depuis l’ouverture des portes à 13h, nous arrivons plus tard pour la montée sur scène de Mount Kimbie.
Originaire d’outre manche, Mount Kimbie se compose de Dominic Maker et Kai Campos.
A la tête de déjà trois opus, Mount Kimbie sait également bien s’entourer ; la preuve, King Krule (que l’on retrouvera sur le festival un peu plus tard) a collaboré avec eux sur l’opus "Cold Spring Fault Less Youth" ainsi que sur le dernier album en date "Love What Survives", un disque sur lequel on retrouve également Micachu et James Blake ! Pour ce set à We Love Green, les deux compères ont parfaitement su ambiancer la scène de la Canopée avec des mélodies mêlant avec brio électro et dubstep!
Au tour de Josh Tillman, plus connu sous le nom de scène de Father John Misty, d’assurer le show sur la scène de la Prairie à présent. Faisant dans l’indie folk et l’indie rock, ce dandy américain était de passage à We Love Green pour défendre son dernier album en date baptisé "God's Favorite Customer". Armé de sa guitare, l’ancien membre de Fleet Foxes a su capter l’attention du public grâce à des morceaux intégrant à la fois des éléments psychédéliques, classic rock et piano rock. Un set idéal et en douceur pour cette fin d’après-midi.
Non loin de là, sur la scène de la Canopée, autre ambiance, beaucoup plus dansante et dynamique avec IAMDDB, comprenez I Am Diana De Brit. Et les fans sont nombreux à assister au set explosif de cette jeune artiste de 23 ans qui n’a pas froid aux yeux et bouge sans cesse d’un côté de la scène à l’autre telle une lionne en cage. Misant sur un univers à la croisée du rap et du trip hop, IAMDDB a indéniablement fait bouger le public grâce à son énergie débordante!
A peine le concert fini qu’il est temps de rejoindre la scène de La Clairière pour le live de Charlotte Gainsbourg. On connaît l’appréhension de l’artiste française pour la scène mais la chanteuse semblait plus détendue qu’on ne l’imaginait face à cette marée humaine. Entourée de ses musiciens, c’est derrière un synthé que Charlotte Gainsbourg débute son show. Radieuse et visiblement heureuse d’être à We Love Green, Charlotte Gainsbourg enchaîne les morceaux extraits de son très réussi dernier album baptisé "Rest" : « Ring‐a‐Ring o’ Roses », « Sylvia Says », « Les Crocodiles » sans oublier le hit « Deadly Valentine » et ce très beau morceau hommage à sa sœur « Kate ».
Charlotte Gainsbourg a également honoré ses anciens tubes à l’instar de « Heaven Can Wait » et « The Song that we sing » et en a même profité pour interpréter deux titres écrits par son père : « Charlotte For Ever » et « Lemon Incest ». Un set tout simplement beau et réussi, acclamé par un public conquis !
Alors que le groupe américain The Internet balance son R&B et hip hop sur la scène de la Prairie, nous choisissons de jeter un coup d’œil au set de Superorganism. Derrière ce nom se cache un collectif de musiciens internationaux et d’accros à la pop-culture. Huit au total, recrutés depuis Londres, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, dont sept vivent ensemble regroupés dans leur quartier général et studio DIY de l’Est Londonien. Depuis quelques mois, ils sont propulsés sur le devant de la scène et enchaînent les festivals pour défendre leur style assumé d’indie pop britannique. Et ça marche, les spectateurs sont interpellés par le nombre de personnes sur scène puis au final comblés par leur joie respective et communicative.
Retour sur la scène de la Clairière avec le jeune britannique King Krule. Du haut de ses 23 ans, ce chanteur, compositeur et musicien anglais a déjà tout d’un grand ! Un titre suffit pour comprendre toute l’étendue de son talent et la rage qu’il tente de contenir mais finit finalement par sortir pour notre plus grand bonheur. King Krule fait incontestablement partie de ces artistes à voir en live. Derrière sa guitare et avec sa voix grave et contestatrice, Archy Marshall – de son vrai nom – scande sa colère avec ferveur et nous rappelle ce style si particulier que défendait Joe Strummer. On vous le dit, King Krule fait incontestablement partie de nos coups de cœur du Festival.
Autre coup de cœur de cette édition 2018 de We Love Green ? Björk bien évidemment! Comment ne pas tomber sous le charme de cette artiste Islandaise mondialement connue qui n’a de cesse de nous surprendre ? Une fois encore, Björk a réussi un coup de maître avec ce nouveau spectacle très végétal et green. La chanteuse ne pouvait donc pas mieux choisir que We Love Green pour son unique date Française. Les costumes et masques, les très beaux visuels projetés sur l’écran, les chants d’oiseaux et l’incroyable scénographie… tout rappelait la nature et l’environnement si fragiles que Björk défend depuis de nombreuses années.
Comme pour son dernier album en date "Utopia", la flûte, instrument qu’elle ne quitte pas depuis ses 5 ans, est le fil conducteur de ce nouveau spectacle. Entourée donc de 7 flûtistes, Björk dévoile une fois de plus son incroyable puissance vocale. A 52 ans, elle n’a rien perdu de cette voix si unique reconnaissable parmi mille. Sachant aussi bien nous émouvoir que nous faire danser, Björk a fait honneur à son dernier album en interprétant plusieurs nouveaux morceaux comme « Arisen My Senses », « Blissing Me » ou encore « The Gate ». Mais les anciens morceaux, retravaillés à merveille pour l’occasion, étaient aussi de la partie à l’instar de « Isobel », « Human Behaviour » ou encore « Notget ». Björk a une fois encore marqué nos esprits avec cet incroyable set de 1h15 qui semble avoir fait voyager les festivaliers dans un monde parallèle.
Attention, notre dernier passage remonte à plus de 4 ans, le cadre et l’expérience ont pu évoluer.
Lieu
Bois de Vincennes
Plaine de la Belle Etoile
75012 Paris 12
Site officiel
www.welovegreen.fr
