Ils étaient 180 000 festivaliers à s’être réunis à Clisson pour la grande messe du métal orchestrée depuis maintenant 14 éditions par le Hellfest.
Devenu pour beaucoup un pèlerinage musical à ne pas manquer chaque été en Loire Atlantique, non loin de Nantes, le Hellfest – élu meilleur festival grand festival français à plusieurs reprises et considéré comme étant l'un des plus grands festivals de métal en Europe – a une fois de plus comblé les oreilles de ses très nombreux festivaliers.
Il faut dire que le festival de métal bénéficiait de nouveau d’une très belle affiche avec la présence de Tool, après 12 ans d’absence en France, mais aussi les américains de Dropkick Murphys, les français de Gojira et Mass Hysteria, les incontournables ZZ Top, Lynyrd Skynyrd, Kiss, sans oublier Slayer, Anthrax ou encore Slash.
Répartis sur six scènes différentes, ces groupes ont fait honneur aux multiples musiques extrêmes : trash métal, heavy métal, métal indus, mathcore mais aussi punk, dark rock ou encore hard rock… le tout dans un décor toujours aussi somptueux, soigné et enflammé. Dès la tombée de la nuit, les flammes jaillissent de toute part offrant un incroyable spectacle pyrotechnique sur l’ensemble du site.
Pour sa nouvelle édition, le site du Hellfest n’avait pas oublié de rajouter plusieurs éléments décoratifs comme un impressionnant pendule mais aussi une guitare dressée dans une fontaine. Des aménagements ont aussi été rajoutés dans l’espace food court, pour permettre aux festivaliers de manger sans poussière dans leurs assiettes.
Côté ambiance, les festivaliers ont une fois encore été à la pointe de la bonne humeur. Dans les allées, plusieurs déguisements ont fait sourire : apiculteurs, vikings, zombies… Certains ont fait preuve de beaucoup d’imagination pour attirer tous les regards.
Et l’élément indispensable – le t-shirt noir à l’effigie de son groupe favori – a bien évidemment été de sortie. Metallica (encore jamais programmé au Hellfest), Slayer, Kiss, Kvelertak, Anthrax… Chacun affichait fièrement sa préférence. Le merchandising du festival (casquette, pull, t-shirt, mug siglés Hellfest) a également été pris d’assaut dès la journée du Knotfest le jeudi 20 juin. Il fallait au minimum compter une heure de queue pour se procurer ses précieux sésames.
Côté musique, la 14e édition du Hellfest a malheureusement mal débuté avec l’annulation dernière minute de la tête d’affiche du vendredi 21 Juin, Manowar… alors présent sur le site du festival la veille. Au final, les organisateurs ont réussi à trouver rapidement une solution en rappelant Sabaton, programmé le jeudi 20 juin lors du Knotfest.
Pour le reste, le Hellfest nous a une fois de plus offert des shows mémorables (Kiss, Gojira, Slayer pour son dernier concert en France) ainsi que de très belles découvertes (Envy, Shaârghot, Årabrot, Cemican, Nova Twins…)
La journée du vendredi a été marquée par le métal alternatif des américains de Godsmack. Première partie de Metallica à Bercy en décembre 2003, Godsmack a depuis fait un sacré bout de chemin vendant quelques dizaines de millions d’albums. Pour le Hellfest, le groupe nous a proposé un voyage spatio-temporel le temps d’un set dynamique et réussi sur la Main Stage 1.
Voyage dans le temps également avec les Suédois de No Fun At All sur la scène de la Warzone. Le punk rock était à l’honneur avec quelques anciens morceaux que l’on a eu beaucoup de plaisir à réentendre.
Belle découverte avec My Sleeping Karma. Les allemands ont balancé avec brio leur stoner psyché sur la scène de la Valley et proposé de belles compositions musicales à la fois puissantes et planantes.
Le heavy métal s’est ensuite invité sur la scène de la Temple avec les incontournables membres de Diamond Head qui peut se vanter d’être le groupe dont Metallica a enregistré le plus de reprises avec pas moins de cinq morceaux parmi lesquels "Helpless", "It’s Electric" ou le célébrissime "Am I Evil ?", joués pour l’occasion au Hellfest.
Metallica connait également bien les membres de Kvelertak puisque le groupe Norvégien a assuré leir première partie sur leur tournée Hardwired. Le groupe Scandinave avait donc une solide base de fans sur le site du festival ce vendredi en fin de journée. Et certains ont pu découvrir l’énergie débordante du nouveau chanteur du groupe, Ivar Nikolaisen, qui n’a pas hésité à se jeter dans la foule tout en continuant de chanter !
Le Hellfest avait aussi choisi la journée de vendredi pour mettre à l’honneur le métal français. La Main Stage 2 a ainsi vu défiler en continu les groupes BlackRain, Lofofora, No One is Innocent, Daboga, les déjantés Ultra Vomit qui ont fait scander Jesus à la foule, Mass Hysteria et les talentueux Gojira dont le show a mis KO tout le monde !
On notera également la performance réussie des Dropkick Murphys avec leur punk rock celtique, des américains de Fu Manchu avec leur stoner efficace et des Danois de King Diamond très tard dans la nuit.
La journée de samedi a été tout aussi réjouissante avec les Suisses de Coilguns sur la scène Valley. Et malgré l’horaire matinal (11h), le chanteur n’a pas hésité à rejoindre la fosse pour faire le show. Des croissants ont même été jetés à quelques festivaliers pour les remercier de leur présence.
Place ensuite au métal indus sur la scène Temple avec les excellents français de Shaârghot. Totalement recouverts de peinture noir, les membres de Shaârghot ont créé la bonne surprise en cette fin de matinée avec un son efficace, une scéno réussie et une très bonne énergie !
Autre ambiance sur la scène Altar avec Cypecore et leur style cyber métal. Voix puissante, grosses guitares et tenues de cyborg pour les membres du groupe allemand qui ont réveillé les derniers festivaliers endormis.
Direction la Warzone ensuite pour assister au style festif des montréalais de The Creepshow. Pratiquant un mélange brutal mais émoustillant de punk incisif, de country, de psychobilly et de rock n’roll à papa, le groupe Québécois a fait danser les festivaliers présents et, ce, malgré les quelques problèmes de sons…
On applaudit aussi les allemands de Eisbrecher et leur métal indus, proche de leur compatriote de Rammstein. Présents sur la Main Stage 1, les membres du groupe n’ont pas mis longtemps à faire pogoter la foule, venue en grand nombre assister au set.
Pendant ce temps, les français colorés et énervés de Punish Yourself ont montré qu’ils en avaient encore sous le pied après leurs 25 ans de carrière !
Retour sur la Main Stage 1 avec le heavy métal un poil décevant de Deadland Ritual, composé pourtant de Geezer Butler (basse), Matt Sorum (batterie, Guns N’Roses, Velvet Revolver), Steve Stevens (guitare, Billy idol) et Franky Perez (chant, Scars On Broadway, Apocalyptica).
En fin de journée, les festivaliers du Hellfest ont eu la chance de remonter de nouveau le temps grâce aux performances réussies de Def Leppard, des ZZ Top et des New-Yorkais de Kiss. Le groupe, notamment connu pour la langue bien pendue de Gene Simmons, a incontestablement offert un show mémorable pour ce qui était annoncé comme une tournée d’adieu. Maquillés comme toujours en noir et blanc, les américains ont bluffé un grand nombre de spectateurs grâce à une mise en scène ultra soignée, des jets de confettis et une tyrolienne pour rejoindre une plateforme en plein milieu du public.
Enfin, coup de maître pour les japonais de Envy avec leur post rock énergique sur la scène Valley, moment unique de post punk unique grâce aux britanniques de Sisters of Mercy et parenthèse enchantée offerte par la Danoise Jo Quail. La talentueuse violoncelliste londonienne avait accepté de remplacer au pied levé sa compatriote Myrkur, absente en raison de sa grossesse.
Dimanche 23 juin, alors que certains festivaliers dorment encore, d’autres ne veulent rien perdre de cette ultime journée du Hellfest.
Alors que le black métal fait rage sur la scène Temple entre les français de Hyrgal et ceux de Bliss Of Flesh, le style urban punk s’est invité sur la Main Stage avec un duo de filles britanniques très attendues : les Nova Twins. Proposant un savant mélange de Punk et de hip hop, les deux acolytes - Amy Love & Georgia South - ont littéralement conquis nos oreilles grâce à leur hargne so british, et leur énergie communicative.
Du côté de la scène Valley, le public a été hypnotisé par le dark rock psychédélique des Néerlandais de Gold et la voix envoûtante de la chanteuse.
Autre très bonne surprise du festival avec les mexicains de Cemican et leur style folk métal. Maquillés et habilement déguisés, les membres du groupe nous ont véritablement fait voyager au sein de leur culture tribale avec l’utilisation d’instruments traditionnels mariés à merveille au son puissant du métal. Une vraie réussite !
Autre ambiance avec le stoner de Clutch sur la Main Stage. Malgré la forte chaleur qui s’est abattue en pleine après-midi sur le site du festival, les fans étaient nombreux à assister au set des américains, mené tambour battant par l’électrique Neil Fallon !
Fragile, violent et atypique : c’est ce qui pourrait décrire le style envoûtant de Årabrot. Avec aux manettes le très élégant Kjetil Nernes, le groupe Norvégien a balancé du noise rock efficace et captivant que l’on aimerait entendre plus souvent.
Il y avait du monde sous la tente de la scène Temple à vouloir découvrir le groupe français Skàld. S’inspirant de la culture viking et de l’époque du Moyen-âge, le groupe français a offert un set lumineux et original, en décalage avec de nombreux groupes programmés au Hellfest. Utilisant certains instruments traditionnels, Skàld a conquis l’ensemble du public présent grâce à ses chants envoûtants.
Bénéficiant déjà d’une importante communauté de fans, Anthrax s’est pour sa part illustré sur la Main Stage. Toujours aussi dynamiques, Scott Ian et ses comparses ont créé plusieurs circle pit dans la foule et de nombreux slams grâce à leur thrash metal vorace. Le climax était à son apogée lorsque le groupe américain a interprété son incontournable reprise « Antisocial ».
L’ambiance énervée est quelque peu retombée avec le rock sudiste de Lynyrd skynyrd mais les festivaliers étaient nombreux à se presser devant la scène pour les apercevoir.
Il y avait aussi beaucoup de monde pour bouger sur les riffs incontrôlables de Slash en featuring pour l’occasion avec Myles Kennedy.
Puis c’était au tour des américains de Slayer de faire le show sur la Main Stage à coup de riffs bien énervés et de flammes crachées harmonieusement sur scène. Les fans étaient nombreux pour assister à ce set considéré comme le tout dernier concert donné par les Californiens en terre française… Kerry King, Tom Araya, Gary Holt et Paul Bostaph ont en effet annoncé qu’ils comptaient prendre leur retraite bien méritée.
Pour terminer en beauté cette 14e édition, le Hellfest avait convié les américains de Tool. Absents depuis 12 ans en France, ils ont livré, juste après le traditionnel feu d’artifice du festival, un set puissant et poétique sublimé par la projection de visuels travaillés et soignés en fond de scène.
Porté par la voix toujours aussi sublime et envoûtante de Maynard James Keena, le show de Tool a hypnotisé une bonne partie du public pour le restant de la nuit !
Voilà une nouvelle édition finie pour le Hellfest qui donne déjà rendez-vous à ses festivaliers les 19, 20 et 21 juin 2020 pour la 15e édition !
Et pour les parisiens, les organisateurs annoncent qu’« un projet de bar Hellfest va ouvrir en octobre à la place du Dr Feelgood : Le Hellfest corner ».
Attention, notre dernier passage remonte à plus de 4 ans, le cadre et l’expérience ont pu évoluer.
Lieu
Site du Hellfest
Rue du Champ Louet
44190 Clisson
Site officiel
www.hellfest.fr