Roger Waters en concert à l’Accor Arena de Paris : on y était, on vous raconte

Par Caroline de Sortiraparis · Photos par Caroline de Sortiraparis · Publié le 5 mai 2023 à 8h30
Ce jeudi 4 mai 2023, Roger Waters assurait la seconde et ultime date parisienne de sa tournée "This Is Not a Drill". Entre morceaux rock issus de la discographie des Pink Floyd et de son répertoire en solo, scénographie cinématographique ultra soignée et moments engagés et politiques, ce concert a mis (quasiment) tout le monde d’accord. Retour sur cette mémorable soirée vécue en compagnie d’un immense artiste qui a encore beaucoup de choses à dire sur le monde dans lequel nous vivons.

Près de cinq après son dernier concert dans la capitale (c'était en juin 2018 à Paris La Défense Arena), Roger Waters a fait son grand retour dans la Ville Lumière à l’occasion de sa tournée "This Is Not a Drill", facétieusement baptisée par l’artiste, sa « première tournée d’adieu ».

Pour ce grand artiste britannique, co-fondateur des Pink Floyd, un concert ne suffisait pas à l’Accor Arena. Aussi, deux shows ont été nécessaires pour satisfaire la très large demande des nombreux fans parisiens et franciliens de Roger Waters. Et nous avons eu la chance d’assister à la seconde représentation parisienne de l’artiste, le jeudi 4 mai 2023. Et autant vous le dire de suite, mais nos yeux et nos oreilles ont été très largement comblées.

Il faut dire que Roger Waters avait mis les petits dans les grands, côté scénographie. C’est donc une scène centrale et rectangulaire qui occupe une large partie de la fosse de Paris Bercy ce jeudi soir. Le concert n’a pas encore commencé, mais beaucoup sont intrigués par l’immense écran qui divise la scène en quatre parties, alors que la voix de l’artiste retentit dans les enceintes, nous signalant le temps restant avant le début du show.

Mais avant de vibrer sur quelques-uns des plus beaux morceaux rock du XXe siècle, Roger Waters a tenu à clarifier la situation. C'est sur l'écran géant surplombant la scène que nous apprenons qu'il jouera bel et bien à Francfort le 28 mai prochain ; le tribunal allemand ayant finalement tranché en faveur de l'artiste, alors que la municipalité allemande souhaitait interdire son show, le jugeant antisémite. Autre annonce de la part du musicien et chanteur anglais, et pas des moindres : "Si vous vous dites 'j'aime bien le Floyd, mais ses propos sur la politique me gonfle' et bien, allez-vous faire foutre au bar". 

Après cette mise au clair, c’est à 20h30 pétante que l’artiste et ses musiciens (Jonathan Wilson et Dave Kilminster au chant et à la guitare, Jon Carin aux claviers et à la guitare, Gus Seyffert à la basse, Robert Walter aux claviers, Joey Waronker à la batterie, Seamus Blake au saxophone, puis Shanay Johnson et Amanda Belair aux chants) déboulent sur scène.

Et le ton est rapidement donné, puisque le show débute avec un incontournable des Pink Floyd, « Comfortably Numb ». Mais pour cette tournée "This Is Not a Drill", la version proposée est plus dépouillée que l'originale, idéale pour débuter la soirée tout en douceur.

Bien sûr, de nombreux autres tubes des Pink Floyd ont rythmé ce second concert de l'artiste à l’Accor Arena de Paris. Du sublime « Wish You Were Here » à « Have a Cigar » en passant par l'incroyable « Sheep », le mémorable « Money », l'envoûtant « Eclipse », l'incroyable « Us and Them », le phénoménal « The Happiest Days of Our Lives » sans oublier le mythique « Another Brick in the Wall, Part » joué dans le premier quart d'heure... Les fans de Roger Waters et de la légendaire formation britannique sont aux anges.

Mais Roger Waters en a aussi profité pour interpréter quelques morceaux produits en solo, comme « Déjà Vu », « The Power that Be », « Is This the Life We Really Want? » ou encore l’inédit et sublime « The Bar », qu'il dédie à Bob Dylan, sa femme Kamilah, et son frère John, décédé l'an dernier.

Roger Waters en concert à l’Accor Arena de Paris : on y était, on vous raconteRoger Waters en concert à l’Accor Arena de Paris : on y était, on vous raconteRoger Waters en concert à l’Accor Arena de Paris : on y était, on vous raconteRoger Waters en concert à l’Accor Arena de Paris : on y était, on vous raconte


Côté scénographie, le fameux écran divisant la scène s’est rapidement levé, laissant ainsi apparaître l'ensemble des musiciens et diffusant de nombreuses images ultra soignées et cinématographiques. Tout au long de la soirée, des messages souvent très engagés politiquement sont également projetés sur les écrans géants : Roger Waters en profite notamment pour dénoncer les violences policières (en citant entre autres les destins tragiques d'Adama Traoré et de George Floyd), les guerres, le capitalisme, le danger nucléaire, la politique menée depuis de nombreuses années par les Américains au point de qualifier les différents présidents américains de "criminels de guerre", mais aussi pour soutenir Julien Assange ou pour réclamer plus de droits pour les réfugiés, les Palestiniens, les personnes trans... 

Et puis, il y a bien sûr ce drone en forme de mouton qui se met à planer au-dessus de la tête des spectateurs lorsque retentit le morceau  Sheep », ou encore ce cochon géant gonflable aux yeux rouges scintillants - si caractéristique de l'univers des Pink Floyd - qui survole la salle. 

De son côté, Roger Waters a beau se rapprocher des 80 ans (il est né le 6 septembre 1943), il est loin de faire de la figuration. Tantôt vêtu d’un long imperméable noir, et de son fameux brassard à l’effigie du marteau symbole de « The Wall », tantôt à la basse, à la guitare ou au piano, Roger Waters semble par moment retrouver une seconde jeunesse. 

Une jeunesse que l’on a bonheur à revoir également lorsque défilent sur grand écran les débuts des Pink Floyd, et où l'on retrouve en photos et en vidéo l'ensemble des anciens membres du groupe (excepté David Gilmour avec qui il est en froid). Seul bémol : Roger Waters a parfois tendance à parler un peu trop, créant ainsi certaines longueurs entre chaque morceau. Mais ce concert, qui se veut être une incroyable expérience musicale, méritait incontestablement le détour. Coup de maître, lorsque Roger Waters et ses musiciens se retrouvent autour du piano pour offrir au public une somptueuse reprise de son morceau "The Bar". Frissons garantis.

Au final, on ressort de ce concert d'un peu plus de 2h30 (dont 20 minutes d'entracte) avec la sensation d'avoir vécu un concert mythique et d'une autre époque, quand le rock des 70's était à son apogée. Un voyage dans le temps qui restera gravé pendant un long moment !

Setlist

Partie 1
Comfortably Numb
The Happiest Days of Our Lives
Another Brick in the Wall, Part 2
Another Brick in the Wall, Part 3
The Powers That Be
The Bravery of Being Out of Range
Broken Bones
The Bar
Have a Cigar
Wish You Were Here
Shine On You Crazy Diamond (Parts VI-VII, V)
Sheep

Partie 2
In the Flesh
Run Like Hell
Déjà Vu
Déjà Vu (Reprise)
Is This the Life We Really Want?
Money
Us and Them
Any Colour You Like
Brain Damage
Eclipse

Rappel
Two Suns in the Sunset
The Bar (Reprise)
Outside the Wa

Informations pratiques

Lieu

8 Boulevard de Bercy
75012 Paris 12

Calcul d'itinéraire

Infos d’accessibilité

Accès
Métro ligne 6 ou 14 station "Bercy"

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