Chaque concert de Rammstein est attendu avec impatience par les très nombreux fans du groupe allemand. Qu’ils soient originaires d’outre-Rhin, d’Italie ou encore de Grande-Bretagne, les admirateurs étrangers de la formation menée par Till Lindemann sont venus en grand nombre assister au show - unique date française du groupe de metal industriel - de leurs idoles ce samedi 22 juillet 2023 au Stade de France. Il faut dire que Rammstein est réputé pour ses prestations hors norme et magistrales, utilisant les effets pyrotechniques à profusion et ne lésinant pas sur les mises en scène chargées d’humour et de pathos.
Alors, au final, il était comment ce nouveau concert de Rammstein à Paris proposé dans le cadre de la continuité de leur tournée des stades européens entamée en 2019 ? Une fois encore, l’euphorie était au rendez-vous, grâce à une scénographie ultra soignée et une setlist équilibrée faisant à la fois honneur aux premiers succès du groupe, mais aussi aux morceaux les plus récents. Comme à chaque fois, les prestations de Rammstein ne laissent pas de place à l’improvisation, et la scénographie est construite avec la précision d'un horloger. Car, quand on joue avec le feu, on n’a pas le droit à l’erreur. Et comme toujours, le résultat est remarquable, avec un show, voire un véritable spectacle, qui nous en a mis plein les yeux et les oreilles, où l'on chante haut et fort, où l'on danse de façon incontrôlée et où l'on s'amuse surtout ! Petit bémol toutefois pour le son en gradins. On a connu mieux.
C’est coiffé d’une crête iroquoise blonde, la moitié du visage masquée par du maquillage noir, et vêtu d’un long manteau noir que Till Lindemann déboule sur la scène du Stade de France aux alentours de 21h15, ou plutôt descend sur scène, depuis un ascenseur. Arrivent ensuite de derrière la scène les 5 fidèles acolytes du chanteur pour interpréter l’électrique « Rammlied ». Une bonne nouvelle pour les fidèles fans de la formation, puisque ce morceau, extrait de l’opus "Liebe ist für alle da", n’avait pas été joué à Lyon à l’été 2022, ni même à Paris La Défense Arena en 2019.
Rapidement, le groupe enchaîne avec l’incontournable « Links 2-3-4 » qui met rapidement le public en ébullition, avant de poursuivre avec deux titres là encore non joués à Paris La Défense Arena, ni à Lyon : « Bestrafe mich » et « Giftig ». Le public est déjà bien excité, mais Rammstein en rajoute une couche en interprétant l’entraînant et flamboyant « Mein Herz brennt », suivi du puissant « Puppe » ; chanson sur laquelle un landau géant s’embrase à quelques centimètres à peine de Till Lindemann et où des confettis noirs viennent arroser l'ensemble de la fosse.
La chaleur monte encore d’un cran, alors que l'ambiance est déjà survoltée, et les hits continuent de s’enchaîner dans l’enceinte du Stade de France lorsque retentissent les premières notes de « Zeit », puis « Deutschland » et « Radio ». Arrive ensuite l’un des morceaux les plus emblématiques de Rammstein en live : « Mein Teil ». Sur ce titre, extrait de "Reise, Reise", Till Lindemann - déguisé en boucher sanguinolent - n’hésite pas à sortir la grosse artillerie, en l’occurrence un lance-flamme XXL, afin d’achever son claviériste Christian Lorenz, à l’abri dans une grande marmite.
Et Rammstein poursuit dans les effets pyrotechniques ultra maîtrisés et soignés avec le hit planétaire « Du Hast ». Pour rendre ce titre encore plus puissant en live, le chanteur à la voix de baryton se saisit d’une arbalète et tire en direction du ciel, provoquant un aller-retour d'effets pyrotechniques entre la scène et la régie, au milieu du stade. Spectaculaire. Rien de tel pour mettre le public - déjà bien bouillant à ce moment-là - dans tous ses états.
Et le groupe n’a pas fini de nous surprendre. Lors de son premier rappel, Till Lindemann et ses compères rejoignent la petite scène installée dans la fosse pour interpréter, au piano avec la première partie Abélard, le sublime single « Engel » en version karaoké, avec les paroles retransmises sur les deux écrans géants suspendus sur les côtés de la scène. Des écrans qui n'étaient d'ailleurs pas bien positionnés pour les spectateurs installés tout au fond du stade en gradins. Dommage.
Pour rejoindre la grande scène et Till Lindemann, les 5 musiciens du groupe ont l’idée insolite de monter à bord de trois canots de sauvetage gonflables et de se faire porter par la foule ! Il n’y a qu’eux pour faire une chose aussi incroyable, juste avant d’entonner « Ausländer », un morceau qui évoque le colonialisme.
Épuisé par leur show et la chaleur alimentée par les flammes, Rammstein n’hésite pas à assurer un second rappel marqué par le puissant « Rammstein », sublimé par des flammes à profusion, le tube « Ich will », devenu un hymne pour beaucoup, et le désormais célèbre « Adieu », histoire de terminer en beauté cet incroyable set d'un peu plus de 2h. Et c'est ensemble que les 6 membres de Rammstein décident de rejoindre l'ascenseur, par lequel était arrivé Till Lindemann, pour prendre un peu de hauteur, saluer une dernière fois son public et disparaître comme par magie sous des effets pyrotechniques, leur marque de fabrique.
Si ce show, aussi grandiose et percutant qu’il soit, nous a une fois de plus impressionnés par sa qualité, on regrette toutefois que Rammstein n’ait pas fait de nouvelles propositions de mises en scène, et surfe sur ce qui fonctionne le mieux (landau en flammes, canots de sauvetage portés par le public, marmite en feu...). Une petite déception qui n’a cependant en rien gâché le plaisir de retrouver ce mythique groupe allemand en live à Paris !
Rammlied
Links 2-3-4
Bestrafe mich
Giftig
Sehnsucht
Mein Herz brennt
Puppe
Angst
Zeit
Deutschland
Radio
Mein Teil
Du hast
Sonne
Rappel 1
Engel
Ausländer
Du riechst so gut
Ohne dich
Rappel 2
Rammstein
Ich will
Adieu
Lieu
Stade de France
93200 Saint-Denis
93200 Saint Denis
Site officiel
www.stadefrance.com