"Notre but est évidemment qu'aucun élève ne reste sur le bord du chemin dans une période exceptionnelle comme celle-ci" a confié le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer suite à l’allocation du Chef de l’Etat.
Jeudi 12 mars au soir, Emmanuel Macron a en effet annoncé la fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités dans tout le pays. Cette nouvelle mesure, mise en place dès le 16 mars et jusqu’à nouvel ordre, a pour objectif de freiner la propagation du coronavirus.
Depuis cette annonce drastique, les parents salariés tentent de trouver des solutions pour garder leurs plus jeunes enfants. D’autant plus que cette fermeture des établissements scolaires partout en France irait "au moins jusqu'aux vacances de printemps" selon le ministre de l’Education.
Mais que les enfants ne se réjouissent pas trop vite car Jean-Michel Blanquer propose des solutions pour permettre aux enfants scolarisés, soit 12 millions d'élèves, de la maternelle au lycée, de suivre un enseignement à distance. "La période qui s'ouvre n'est pas une période où les enfants ne doivent pas travailler", a ainsi prévenu le ministre de l'Education nationale.
"Ma classe à la Maison" vue par le Cned
Lors d’un point presse organisé jeudi soir, Jean-Michel Blanquer a évoqué une plateforme pédagogique gratuite du Cned (Centre national d'enseignement à distance). Intitulée « Ma classe à la maison », cette solution permet aux enseignants de proposer des exercices aux élèves mais aussi d’assurer des cours en visioconférence, de la grande section de maternelle à la terminale.
Pendant toute la durée de fermeture des établissements scolaires, « Ma classe à la maison » pourrait donc prendre le relais et proposer chaque jour aux élèves des exercices portant sur les programmes des premier et deuxième trimestres.
La plateforme du Cned propose également une "classe virtuelle" (accessible par ordinateur, tablette ou téléphone) où l’enseignant donne cours à ses élèves par visioconférence.
Michel Reverchon-Billot, le directeur général du Cned, a confié à nos confrères du Figaro que la plateforme « Ma classe à la maison » recensait, le 12 mars, 60 000 inscriptions dont 50 000 élèves.
Mais cette solution dévoile aussi ses limites. Ainsi, certains élèves ont évoqué les problèmes rencontrés lors de son utilisation, comme le fait d’avoir déjà suivi une partie des contenus en cours ou encore des problèmes de connexion et de lenteur.
Autre point soulevé par le ministre de l’Education : permettre à tous l’accès à cet enseignement à distance, en précisant qu’avec l'aide "des collectivités locales", le gouvernement sera "capable d'accompagner les élèves qui n'ont pas d'équipements informatiques", soit environ "5 % des élèves aujourd'hui".
ENT : les espaces numériques de travail
Outre la plateforme du Cned, il existe aussi une autre solution permettant l’enseignement à distance. Baptisé ENT (Espaces numériques de travail), il s’agit d’intranets propres à chaque établissement.
Initié au début des années 2000, les ENT sont déjà bien utilisés dans l’ensemble de l’enseignement secondaire mais un peu moins dans le primaire. Sur ces espaces numériques de travail, les enseignants et élèves ont la possibilité d’y échanger cours et exercices.
Et qu’en est-il des futurs concours ? Jean-Michel Blanquer s’est dit "favorable à ce stade" au maintien des concours et examens. "Nous espérons bien qu'en juin, l'épidémie sera plutôt derrière nous que devant nous."
