Jeudi 12 mars au soir, le Président de la République Emmanuel Macron a pris une mesure drastique afin de « réduire la dissémination du virus sur notre territoire » : fermer les crèches, écoles, collèges, lycées et universités partout en France. Cette mesure prendra effet dès le lundi 16 mars et s’appliquera jusqu’à nouvel ordre. Au micro de France Inter le 13 mars, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a assuré que la fermeture des établissements scolaires irait "au moins jusqu'aux vacances de printemps".
Dès lundi, 62 000 établissements scolaires n’ouvriront donc pas leurs portes aux quelques 12 millions d'élèves, et plus d'un million d'agents de l'Education nationale. Cette mesure concerne aussi 74 universités de l’Hexagone et près de 1,6 million d'étudiants.
Alors comment vont s’organiser les parents pour garder leurs plus jeunes enfants ? Quelles sont les solutions possibles ? On fait le point.
Le télétravail, la solution la plus simple
Le plus simple est bien sûr la solution du télétravail, quand cela est possible et avec l’accord de votre employeur. On rappelle que depuis les grèves dans les transports en commun, le télétravail gagne du terrain en France. Ainsi, plus d’un tiers des salariés français du privé (34 %), dont la moitié en Île-de-France, ont fait du télétravail pendant les grèves contre la réforme des retraites de décembre 2019, selon une étude CSA pour Malakoff Humanis publiée le 12 mars.
Avec la pandémie du coronavirus, le télétravail risque davantage d’être appliqué. Attention, notez que le télétravail ne peut être imposé au salarié, sauf en cas de circonstances exceptionnelles, comme une menace d’épidémie, ou en cas de force majeure. Objectif ? Permettre la continuité de l’activité de l’entreprise et garantir la protection des salariés, selon le code du travail.
Service minimum exceptionnel pour les métiers de la santé
Si certains pourront se permettre de faire du télétravail, d’autres seront malheureusement dans cette incapacité. On pense bien sûr aux personnels soignants dont leur présence est primordiale pour la gestion de cette crise sanitaire. A ce sujet, Emmanuel Macron a précisé jeudi soir qu'un "service de garde" serait mis en place "région par région". De son côté, le ministre de l'Education nationale a précisé : "nous allons aussi organiser un service minimum, par exemple pour les enfants des personnels soignants, de façon à ce qu'ils puissent aller quand même sur leur lieu de travail, justement pour soigner." Cela concerne notamment les personnels travaillant dans les services de secours, services sanitaires ou services hospitaliers.
Arrêt de travail simplifié et indemnisé
Pour les autres parents dont le télétravail s’annonce également impossible, il existe un arrêt de travail simplifié et indemnisé. Déjà mise en place dans les principaux foyers où le coronavirus circule, cette mesure permet aux parents de garder leur enfant de moins de 16 ans tout en bénéficiant normalement d’un "arrêt maladie indemnisé". Notez que cet arrêt de travail concerne uniquement les parents qui ne peuvent pas bénéficier de conditions de travail leur permettant de rester chez eux pour garder leur enfant, à savoir lorsque le télétravail n'est pas possible. Sachez aussi que seul l’un des deux parents peut en bénéficier.
Et c’est à l'employeur de déclarer l'arrêt de travail de son salarié via la page 'arrêt de travail' du site Améli. Selon l'Assurance maladie, "l’arrêt de travail sera délivré pour une durée de 14 jours calendaires à compter de la date de début de l’arrêt". Cette indemnisation sera versée jusqu'à ce que l’enfant retourne à l'école, peu importe votre régime de sécurité sociale (général, agricole, spécial ou indépendant). Plus d’infos sur Ameli.
Initialement prévu pour une durée de 14 jours maximale, l'arrêt pour garder ses enfants à domicile pour ceux qui ne peuvent télétravailler, a ensuite été étendu jusqu'à 21 jours. Cet arrêt peut être renouvelé tant que la situation le demande. Pour cela, il vous suffit de recontacter votre employeur pour faire renouveler votre arrêt.
Chômage partiel
Lors de sa prise de parole, Emmanuel Macron a annoncé des mesures "exceptionnelles et massives" de chômage partiel. "L'Etat prendra en charge l'indemnisation des salariés contraints à rester chez eux. (...) Je veux que nous puissions protéger aussi nos indépendants, et donc nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour donner cette garantie sur le plan économique". Pas plus de détails pour le moment.
Enfin, beaucoup de parents espèrent pouvoir compter sur l’entraide, entre voisins, amis et autres parents. Si cette solution semble dans l’ensemble bien fonctionner dans les petites villes, qu’en sera-t-il à Paris ? Et attention, on n’oublie de faire appel aux grands-parents dans la mesure où les personnes âgées sont les plus vulnérables.