Bonne nouvelle pour toutes les personnes contraintes de travailler malgré la pandémie de Coronavirus : Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, a annoncé mardi 31 mars 2020 qu'une « prime exceptionnelle de pouvoir d'achat », la "Prime Macron" de 1000 euros, mise en place pendant la crise des Gilets Jaunes et assouplie pour soutenir l'économie pendant la de crise sanitaire, pourrait être portée à 2000 euros. Le lendemain, mercredi 1 avril, Muriel Pénicaud, son homologue au Travail, a quant à elle annoncé que le passage de 1000 à 2000 euros était désormais acté, et que cinq ordonnances avaient été adoptées à ce sujet.
Qui peut en bénéficier aujourd'hui ? A l'origine, il s'agit d'une prime défiscalisée et exonérée de charge sociale que peuvent toucher toutes les personnes "qui sont au front", et devant donc travailler malgré la pandémie (personnels de santé, dans l'alimentation, la livraison, etc.). Une prime accordée par la majorité des entreprises jusqu'à présent, et qui pourrait donc passer à 2000 euros, mais sous conditions, comme l'a rappelé le ministre de l'Economie et des Finances.
Ces conditions sont tout simplement celles existant déjà lorsque la prime avait été mise en place lors de la crise des Gilets Jaunes, à savoir que seules les entreprises qui avaient noué un accord de participation et d'intéressement avec leurs syndicats pouvaient y avoir recours. Des conditions qui avaient été assouplies il y a quelques semaines, en pleine crise sanitaire, pour que plus de personnes puissent la toucher.
Comment va être versée cette prime ? C'est aux entreprises de décider, mais la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a expliqué que celles-ci pourront la moduler en fonction des conditions de travail des salariés et en lien avec l'épidémie. « Afin de permettre de récompenser plus spécifiquement les salariés ayant travaillé pendant l'épidémie de Covid-19, un nouveau critère de modulation du montant de la prime pourra également être retenu par l'accord collectif ou la décision unilatérale de l'employeur mettant en œuvre cette prime », précise par ailleurs l'ordonnance adoptée ce matin en Conseil des ministres.
Et une prime exceptionnelle qui voit également sa période étendue jusqu'au 31 décembre prochain (les négociations pour l'accord de participation et d'intéressement pouvant se faire jusqu'à cette date), contre le mois de juin à l'origine.
Le dispositif s'arrête en 2021
Cette prime a été très appréciée par ceux qui en ont bénéficié. Les Echos rapporte qu'au 1er octobre 2020, plus de cinq millions de personnes se sont partagé plus de 2,3 milliards d'euros grâce à ce dispositif. Une légère augmentation par rapport à 2019 : 2,2 milliards d'euros avaient été distribués à 4,8 millions de travailleurs. En 2020, en moyenne, les salariés concernés ont reçu 458 euros.
Cependant, cette prime prend fin en 2021. En effet, elle n'a pas été incluse dans le projet de loi de finances de l'année à venir. Le gouvernement a expliqué aux Echos préférer mettre en place « des dispositifs pérennes ». Le ministère de l'économie et des finances ajoute : « d'ailleurs, les syndicats préfèrent eux aussi des mécanismes pérennes ou des hausses des salaires, tandis que les entreprises sont partagées. »
En 2019 déjà, le gouvernement parlait de supprimer la prime Macron, après qu'elle ait été dénoncée par l'Insee. L'Institut avait remarqué que cette prime était utilisée par les entreprises pour remplacer les augmentations de salaire, afin d'éviter de payer des cotisations sociales supplémentaires.
L'éxécutif avait choisi de conserver le dispositif de prime lorsque la pandémie a frappé le pays, en guise de récompense spéciale pour tous les travailleurs de la « première ligne. »
Après le 31 décembre 2020, cette prime spéciale prendra fin, et le gouvernement devrait présenter de nouveaux dispositifs économiques.