Afin d'aider Air France à sortir de la crise provoquée par l'épidémie de Coronavirus, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait annoncé, au début du mois d'avril, que la compagnie aérienne recevrait un "soutien massif de la part de l’État français". En effet, depuis le début de la pandémie, quasiment toute la flotte d'Air France est clouée au sol, puisqu'il n'y a quasiment plus de trafic aérien.
"Air France perd des milliards d’euros par mois. Ce n’est pas un coup de pouce dont va avoir besoin Air France, c’est un soutien massif de la part de l’État. Air France aura ce soutien massif de la part de l’État. Nous voulons à tout prix préserver cette compagnie aérienne qui est un fleuron industriel français." avait ainsi expliqué le Ministre de l'Economie.
Vendredi 24 avril, le ministre de l’économie a annoncé que l'aide de l'Etat pour soutenir Air France serait de 7 milliards d'euros. Cette enveloppe de soutien sera divisée entre, d’une part 4 milliards d’euros de prêts bancaires (garantis par l’Etat à 90 %) et d’autre part une avance d’actionnaire par l’Etat de 3 milliards d’euros.
Pour autant, Bruno Le Maire avait indiqué, au début du mois, que "le gouvernement français ne prendrait aucune décision sur une éventuelle nationalisation sans une concertation étroite avec notre partenaire hollandais". En effet, le capital d'Air France-KLM est détenu à 14,3% par l'Etat français et à 14% par l'Etat néerlandais. Il a répété, hier, qu'une nationalisation n'était "pas à l'ordre du jour". L’Etat néerlandais s'est, quant à lui, engagé sur un plan de soutien de KLM estimé entre 2 et 4 milliards d'euros.
En échange de cette aide capitale pour la compagnie aérienne, l'Etat demande à cette dernière de respecter des critères environnementaux. La compagnie devra, par exemple, présenter un plan de réduction de ses émissions de CO2, a précisé Bruno Le Maire.
Ce lundi 4 mai, la Commission européenne a validé le soutien de l'Etat à Air France, afin de lui fournir "les liquidités dont elle a un urgent besoin pour résister aux répercussions de la pandémie." "La France a aussi apporté la preuve que toutes les autres possibilités d'obtenir des liquidités sur les marchés avaient déjà été explorées et épuisées", explique la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, qui estime "qu'en l'absence du soutien public, Air France serait sans doute exposé au risque de faillite à la suite de l'érosion de ses activités. Il en résulterait probablement un préjudice grave pour l'économie française."
Quant à Renault, également dans la tourmente, le gouvernement réfléchit actuellement à un prêt d’environ 5 milliards d’euros, selon le ministre de l'Economie.