Peut-on attraper le coronavirus deux fois ? C’est un aspect qui pourrait influer sur l’évolution de l’épidémie, notamment vis-à-vis de la question de l’immunité collective. À ce jour ce n’est pas encore une certitude, mais des chercheurs font le témoignage de deux cas de nouvelles infections au SARS-COV-2 dans la littérature médicale.
Le premier cas étudié et rapporté dans la littérature est celui d’un Hongkongais de 33 ans, qui s’est révélé porteur de deux variantes du SARS-CoV-2, à quatre mois et demi d’intervalle. Malade et positif une première fois en mars, il a de nouveau été testé positif en août, cette fois-ci lors d’un test de dépistage à l’aéroport en rentrant d’un voyage en Espagne via le Royaume-Uni. Il était asymptomatique.
Le deuxième cas vient d’être rapporté par les chercheurs de l’Université du Nevada. L’homme, âgé de 25 ans, aurait été testé positif en avril dernier, puis testé négatif avant de retomber malade 48 jours après. Les chercheurs ont séquencé le génome du virus, et affirment » deux épisodes infectieux distincts Covid-19 à partir de deux virus SARS-CoV-2 génétiquement distincts ». L’étude doit encore faire l’objet d’une relecture avant publication.
En effet, la réinfection au coronavirus n’est pas si simple à établir. Depuis le début de la crise sanitaire, des cas supposés de nouvelle contamination chez des personnes ayant déjà attrapé le coronavirus ont été mentionnés dans l’actualité, mais questionnent la mutation du virus in vivo, c’est-à-dire dans le corps du malade, la fiabilité des tests et la réactivation du virus.
Pour pallier à ces interrogations, les chercheurs sont amenés à doubler les échantillons pris, afin d’éviter au maximum les faux négatifs, puis questionnent maintenant le génome du virus. On le sait, il existe plusieurs variantes du coronavirus SARS-COV-2 selon les régions du globe. Chaque « clade » a ses spécificités et mute dans le temps. Ces spécificités permettent aux chercheurs de faire le point afin de savoir si oui ou non, il s’agit de réactivation du virus ou d’une éventuelle mutation du virus.
Si, jusqu’août, aucun réel cas de réinfection de la covid 19 n’avait été officiellement reconnu en tant que tel, les cas commenceraient à affluer avec des études poussées laissant penser à de réelles réinfections. Pour le docteur Jeffrey Barrett, du Wellcome Sanger Institute, cité par l’AFP : « Il est difficile de tirer des conclusions définitives d’un unique cas. Vu le nombre d’infections dans le monde, voir un cas de réinfection n’est pas si surprenant ».